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Rando dans le Tiger Leaping Gorge - 2ième jour
Le 27/03/07

Nous nous extirpons de notre couette bien chaude pour affronter le froid de la montagne. Doucement, un petit déjeuner. Et puis, hop, on y va !

Ce matin, le beau temps est au rendez-vous. Lentement, le soleil se lève derrière l’énorme montagne en face.

Nous nous sentons bienheureusement seuls sur le chemin. Laissant les autres derrière nous, nous croisons les paysans qui déplacent leur troupeau de chèvres. Le paysage devient plus sauvage, un peu plus en aplomb sur la falaise.

Au détour d’un chemin, nous sortons du parcours balisé pour nous aventurer plus bas, plus près de la falaise. Une cinquantaine de mètres plus bas, la vue est alors magnifique, elle nous permet de voir le fleuve dans les deux directions, coulant dans un énorme V formé par les montagnes. Après la difficile remontée, le soleil est sur le chemin.

Après un tournant à angle droit, on aperçoit le chemin qui continue tout droit sur 200 m puis tourne encore. Là, face à nous, une cascade jaillit sur le chemin. Les millions de gouttes éparpillées dans l’air, sous le soleil du matin, sont du plus bel effet. Petite pause pour admirer cette eau, sans gêne, qui nous coupe le chemin.

Le froid du matin montagnard devient soleil aveuglant au bout de deux heures de marche. Le chemin redescend pour atteindre la route qui longe la gorge. Nous y sommes rejoints par la petite troupe de fêtards occidentale de la nuit précédente.

On mange un morceau, et on décide de la manière de rentrer sur Lijiang. L’inertie de groupe aidant, à laquelle nous ne sommes plus habitués, nous mettons pas mal de temps avant de nous renseigner et de proposer une solution (merci Magali !).

Après un petit repas, on décide de descendre plus bas dans la vallée, tout près de la rivière turquoise qui coule en bas de la gorge.

On descend la route sur une centaine de mètres. On bifurque ensuite sur un chemin pentu et poussiéreux. Nous rejoignions une petite maison, avec une petite vieille dame dedans. C’est la guichetière, il faut payer pour passer sur le sentier... Alors que cette randonnée a tout d’un trek traditionnel, sans beaucoup plus de luxe, ni de monde : le guichet est souvent là au détour du chemin. Ce n’est pas méchant, mais c’est étonnant.

La descente continue et on rejoint bientôt le fond de cette fameuse gorge. On se pose donc au bord de l’eau près des rapides. Très agréable. Autour de nous, des touristes chinois, inlassablement, se prennent mutuellement en photos sur le paysage photogénique.

C’est curieux cette attitude, sûrement une différence culturelle à décrypter. Ok, une photo souvenir pourquoi pas, mais pourquoi dans toutes les directions, et plusieurs fois de suite. Le mec souvent se tient droit et fait la gueule, tandis que les jeunes filles ont plutôt tendance à prendre des poses extravagantes, du genre les deux bras en l’air, les doigts en V, sur une jambe, criant leur joie. En plus, l’Asiatique n’hésite pas à te râler dessus si tu te trouves à méditer sur la grandeur de la nature à côté de sa copine exubérante. M’enfin... Pas facile de slalomer entre les appareils photo quand il y a plusieurs cars de touristes sur la place.

Le paysage est grandiose, quasiment en falaise, la montagne en face s’élève à près de 3000 m au dessus de la surface de l’eau. Cette montagne, le « five fingers mountain » (la montagne aux 5 doigts) est une masse sombre crevassée, surmontée d’une multitude de pics qui touchent les quelques nuages dans le ciel. Hormis les Chinois agités autour de nous, cette pause est délicieuse et saisissante.

Nous remontons par un autre chemin. Évidemment, plusieurs pancartes en anglais nous font savoir qu’il nous faut encore payer. C’est le chemin du « ladder » (l’échelle). Effectivement un peu plus haut, une échelle en métal et bois nous est proposée. À un croisement, nous avons le choix, par deux pancartes, entre « le chemin sûr » et « l’échelle dangereuse ». Allez, nous choisissons l’échelle dangereuse, évidemment ! Nous n’allons pas payer sans avoir le droit à des frissons.

Effectivement, le panneau ne nous a pas menti. L’échelle est assez impressionnante. Quasiment à la verticale, l’échelle munie d’une trentaine de marches en bois, espacées les unes des autres de bien 50 cm, permet de passer un surplomb. Dessous, c’est le sentier, très proche du vide, puis la rivière, 70 m plus bas. Immanquablement, chacun a eu sa dose de frousse sur l’échelle. Magali a les jambes qui tremblent, et, moi, fanfaronnant en bas, je me cramponne de plus en plus fort en montant et aux montants de l’échelle.

Le reste de l’ascension n’est pas de tout repos. Surtout semble-t-il pour nos compagnons, qui ont bu entre 2 et 4 litres de bière la veille... Tels des vautours, des autochtones attendent, ici avec une chaise à porteurs, là avec quelques chevaux, le touriste qui abandonnera la partie. Mais finalement, on arrive sans encombre au sommet de la falaise.

Après une petite pause, nous retournons à Lijian dans un mini-van loué à un type de la Tina Guest House.

Bien fatigués, après une visite chez Internet, nous nous couchons après minuit, le réveil réglé pour 6 h.



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