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Chungking Mansion
Le 10/04/07

La fourmilière

On nous avait prévenus sur internet : l’endroit n’était pas fait pour les douillets ! La surprise était au rendez-vous ! Si l’immeuble, énorme ne possède qu’une seule entrée, ses entrailles sont sans fond...

Un dédale de petites boutiques d’électronique de seconde main, au milieu desquelles quelques restaurants indiens apportent une touche de couleur, n’en finit pas de s’enfoncer dans des profondeurs de béton.
Ce qui me surprend le plus, c’est le mélange des genres : ici, on n’est pas dans un hôtel, ni dans un immeuble résidentiel. On n’est pas non plus dans un « shopping mall » ou un bazar...
On est un peu partout à la fois, et nulle part vraiment... : on est dans une mini ville encastrée au coeur de Hong Kong...
Un immeuble sans grande prétention, mais bien plus surprenant que les dizaines de temples classés et refaits à neuf dont la Chine, et même Hong Kong, savent si bien nous abreuver...

L’Inde version minipouce

Sur les marches de l’entrée, des hommes attendent... Nous nous faisons bien sûr alpaguer dès les premiers mètres : un Indien comme nous n’en avons pas vu depuis l’Inde, nous propose une chambre à un prix qui nous aurait paru exorbitant il y a une semaine à peine, mais qui depuis hier nous semble très correct ( !) : 13 euros la chambre double, tout confort, soi-disant.
Ok, allons voir !
Arrivés au 11ème étage, il ouvre une porte : « super, la chambre a l’air grande, il y a un petit couloir à l’entrée ! » ... Quelle erreur grossière !
Nous sommes dans le couloir de « l’hôtel » ! Ici apparemment, il suffit d’un appartement de taille modeste qu’on saucissonne avec dextérité pour faire une guesthouse...
À Hong Kong, l’espace semble être une denrée bien trop précieuse pour être gaspillée en couloirs, locaux de réception, etc. La chambre qu’il nous fait visiter nous le confirme d’ailleurs tout de suite : un lit de 1 m de large (entendez par là un lit double) est enserré sur ses 4 côtés par des murs sans fenêtre. Un minuscule couloir de 50 cm de large y mène, tandis qu’un cabinet de toilette de 0,5 m carré (si si, c’est possible !!) donne sur cet espace claustrophobique...

Manu est prêt à accepter une chambre sans fenêtre, mais les effets dévastateurs que peuvent avoir sur nous (cf. Siem Rep) sont trop importants pour que j’accepte aussi facilement...

Pas de problème ! Il suffit de demander :) !
Monsieur l’Indien nous fait tout de go redescendre les 11 étages, courir à travers le rez-de-chaussée encombré d’un flot hétéroclite de jaunes, blacks, blancs, beurs (nos premiers noirs d’Asie, à vrai dire : ça fait un choc !)... tout ça pour remonter, un peu plus loin dans la cage d’un nouvel ascenseur, bondé, bien sûr... (On se rendra vite compte que des ascenseurs dans ce bâtiment qui n’a qu’une porte sur rue, y’ en a des dizaines...)

CCTV et bisoutage

Une autre chose qui nous surprend beaucoup, c’est que les gens sont tous extrêmement calmes. Malgré l’état de délabrement du bâtiment et l’ambiance un peu « quartier des Halles », je ne me sens pas vraiment en insécurité...

Notre Indien nous met bien vite au parfum : malgré - ou à cause de la taille gigantesque du bâtiment - les caméras de CCTV postées absolument à chaque recoin du bâtiment...
S’il nous dit ça, c’est qu’il entend surtout nous rassurer sur le sort de nos sacs qu’on est obligé de laisser dans le couloir de son deuxième hôtel, en attendant que LA chambre avec fenêtre se libère sur le coup dès 19 h...
N’empêche, c’est vraiment très étrange de se savoir surveillé en continu « chez soi ». Même l’ascenseur où l’on se sent à l’accoutumée relativement libre de se bisouter devient l’espace le plus loftesque que j’ai jamais vécu !
Je dis ça parce que, la vidéo de l’ascenseur, au lieu d’être simplement transmise sur l’écran d’un quelconque gardien d’immeuble enterré dans son sous-sol, est diffusée au vu et au su de tout de monde, au rez-de-chaussée de l’immeuble-fourmilière, là où les gens attendent l’ascenseur.
Ce matin d’ailleurs, en empruntant l’ascenseur seule, et trompée par l’absence de regards visibles, je me suis laissée aller à me recoiffer et faire des grimaces devant le miroir... Heureusement qu’il était tôt et que la foule habituelle était encore au lit, parce que le regard étonné et légèrement réprobateur du sikh qui attendait en bas, m’a fait comprendre que, non vraiment, ces choses-là, ça ne se fait vraiment pas en public !

Cela dit, ces quelques nuits passées dans notre micro chambre (avec fenêtre !) au coeur de la fourmilière, sont un excellent souvenir, et surtout une grande leçon d’architecture d’intérieur !



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