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Jetlag, Hawaï et bikini
Le 21/05/07

Vendredi 6 mai 2007
où : Arrivé à Honolulu
quoi :
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Honolulu / Waikiki
On revit pour la deuxième fois et dans son entier le 6 mai... C’est étrange et à vrai dire ça ne se passe pas si bien que ça. Pour la toute première fois du voyage, nous souffrons en plus du manque de sommeil, de jetlag*.
L’impression de peser des tonnes une fois allongés, la tête qui tourne quand on fait un mouvement trop rapide, l’impression de flotter sur le chemin, les rêves tourmentés en demi-sommeil dès qu’on ferme les yeux... Le sentiment d’avoir le coeur qui bat trop fort, trop vite, trop souvent, etc, etc.

Heureusement, le jetlag sera notre seul cauchemar de la journée, parce que malgré notre grande appréhension, les Américains d’Hawaï, le 50e état d’Amérique, sont cools. Et mis à part quelques questions pointues sur notre voyage, la prise de nos empreintes digitales et de notre portrait en gros plan, on ne nous imposera à l’arrivée aucune fouille sérieuse.
Bien sûr, avant de monter dans l’avion à Tokyo Narita, nous avons tout de même déjà été arrêtés (les seuls d’ailleurs) pour une fouille supplémentaire et impromptue, dans le corridor qui menait à l’avion. Mes chaussures et mes chaussettes (dépareillées !) ont été scannées avec précision, mais je suis bien contente de m’en être tirée à si bon compte.
Au fait quand je dis qu’on se fait fouiller ce n’est pas tout à fait exact. Dans la réalité, ce qui se passe, c’est qu’on repère Manu avec sa grosse barbe de 3 jours et qu’ensuite on se jette sur Moi... Sacrés terroristes alors qui chargent de bombes leurs femmes innocentes !

Nous avons de la chance aussi, car malgré la fatigue et le jet-lag, à peine sortis de l’aéroport, c’est un air incroyablement iodé, et rafraîchissant qui nous accueille. La sensation très précise d’être en plein milieu de l’océan avec des milliers et des milliers de miles de mer tout autour de nous, est fantastique... En outre, l’air de vacances qui flotte entre lunettes de soleil, les chemises hawaïennes des résidents américains et les cocotiers qui fusent de partout, des cocotiers comme nous n’en avions pas vus depuis Oman, est vraiment différent de celui des grandes villes dans lesquelles nous évoluons depuis Hong Kong.

Nous avons de la chance enfin, parce qu’hier lorsque nous avons réservé à la dernière minute une chambre sur internet, nous nous sommes fait la petite fleur de nous offrir un « hôtel » et non un « hostel ».
C’est le « s » fait toute la différence. Dans un cas on a une immense tour de luxe avec piscine sur le toit, chambre privée, etc., tandis que dans l’autre on a un dortoir « pittoresque » (voir plus loin).
La vue depuis notre 24e étage sur tout Waikiki est d’ailleurs saisissante. Les montagnes vertes et volcaniques qui s’élèvent juste derrière la ville accrochent les nuages à leur sommet. Quelques tours fleurissent autour de la nôtre, mais de manière générale les hauteurs sont très variées.

Nous passons donc cette première journée décalée à découvrir avec stupéfaction cette Amérique qu’on n’attendait pas si tôt. Car même si nous savions vaguement qu’Hawaï était américain, nous nous attendions, il est vrai, à plus de couleur locale.
La population est pourtant composée presque exclusivement de minorités (et ne compte en vérité que 20 pour cent d’Américains), mais la population touristique américaine est tellement importante (la Californie n’est qu’à 5 h de vol) qu’il me semble qu’elle a imposé son mode de vie à l’île entière.

En parlant de couleur locale américaine, un des aspects les plus choquants de notre entrée « aux Amériques », c’est le gabarit des gens.
Les gens ici sont ÉNORMES. Après l’Asie, et même la Chine ( !), nous avons le sentiment soudain d’avoir changé de planète. Et, de poids lourd au Japon je passe soudain au statut de midinette. Je vous jure que j’exagère à peine.
Ce qui est peut-être encore plus saisissant c’est que le nombre très élevé de gens « à forte corpulence » fait que personne ne semble complexé par ici. Comme si la norme tout simplement avait changé.

Rassurée par cet état de fait, et parce qu’il faut bien se mettre en tenue de vacances, je n’ai pas mis longtemps à me trouver une nouvelle tenue hawaïenne (mini-jupe, bikini, et sandales), que je n’aurais jamais, au grand jamais osé porter auparavant ! La première fois depuis notre « dépression chinoise » nous nous sentons vraiment en vacances, et nous avons bien l’intention d’en profiter.

Manque de bol, c’était sans compter avec le changement économique radical qui allait nous tomber dessus : manger ici, et contrairement aux apparences, est une affaire très très chère. (Peut-être autant qu’en France, à bien y réfléchir)
Le moindre Hamburger (énorme bien sûr, mais ils n’en font pas de petits) est à 8 dollars !! (Une journée au Yémen !)
Mais il va falloir nous habituer vite : La Californie risque d’être pire... et nous ne retournerons pas en Asie de si tôt...

Samedi 7 mai 2007 :
où : WAIKIKI
quoi :
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Honolulu, le cratère Diamond Head

Le réveil est dur. Très dur.
Le changement d’hôtel aussi.
Notre nouvelle maison n’a pas du tout la classe de notre tour privée d’hier. La réception est en réalité un dessous d’immeuble sur pilotis, un parking en réalité, dans lequel s’égrènent pêle-mêle des sofas, des tables branlantes, quelques machines à laver, deux télévisions et un bureau d’inscription. Ce n’est pas désagréable comme atmosphère, mais une impression de « loose » et de banlieue décalée nous saisit à la gorge dès l’arrivée. Nous partageons notre dortoir avec une Californienne au gabarit américain et un surfeur aux yeux aussi bleus que la mer.
Ils sont là pour un mois ou plus, comme nombre des gens qui se sont échoués ici. Un homme très très maigre, tout juste divorcé, habite ici aussi. Il nous avoue avoir fui à Hawaï pour quelques années, histoire de remettre de sa rupture avec sa femme, nous explique-t-il un soir devant un téléfilm de mauvaise qualité...

C’est d’ailleurs assez bizarre de trouver un tel établissement si près de la plage (à une cinquantaine de mètres à peine), en plein coeur du quartier huppé... hum, je ne comprends pas encore très bien comment ça marche l’urbanisme aux Amériques...
Mais ce n’est pas grave tout ça. Malgré la vétusté* de l’ensemble, on se fait petit à petit à l’endroit, et on finit même par aimer son côté « cour des miracles ».

La journée se passe ensuite entre découvertes et soucis d’économies, ce qui veut dire que nous marchons beaucoup pour ne pas payer le bus. Mais nous ne regrettons rien : vue de la côte depuis Diamond Head, le cratère le plus connu d’Hawaï, en vaut vraiment la peine.

*(la vétusté nous choque ici, contrairement au début de notre voyage, car ici pour UN lit en dortoir on paie 25 dollars... En Inde, pour une chambre privée avec sdb, TV et cafards nous nous en tirions pour 5 euros, à deux en plus !)

Dimanche 8 mai 2007
où : WAIKIKI - PEARL HARBOR - CHINATOWN
quoi :
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Waikiki et Pearl Habour

On vient de découvrir que Pearl Harbor c’est juste à côté d’Honolulu (et moi qui croyais que c’était une petite île perdue ailleurs dans le Pacifique) ; nous nous sentons le devoir de payer une petite visite au mémorial que les autorités militaires ont érigé sur place.
Le plus, c’est que la visite est gratuite.
Le moins, c’est que les tickets sont distribués aux premiers arrivés... et que ça ouvre à 7 h 30 du matin.
À 6 h 15 nous sommes donc dans le bus - il est 1 h du matin heure japonaise et là vraiment, il faut le dire, nous souffrons.
(Heureusement, la visite vaut le détour et je vous avoue que je sors bien moins bête de ce mémorial que je n’y suis entrée.)
Mais notre ennemi à nous c’est toujours le Jetlag et nous nous traînons comme des limaces hors de ce mémorial - heureusement quasiment en plein air, sinon je me serais déjà endormie.

Chinatown, avec ses légumes frais et son côté familier nous accueille ensuite, presque rassurante après tant d’Amériques étrangères. Les soupes de nouilles au menu nous font nous sentir à la maison et c’est avec délices que nous nous arrêtons acheter tofu et autres chinoiseries, comme autant d’escapades culinaires à venir dans un monde qui nous semble exclusivement composé de hamburgers.

Soirée bar américain, poker et compagnie... Ambiance country... C’est marrant !!

Lundi 9 mai 2007
où : DEPART POUR LA COTE NORD
quoi : Nous avons repéré une petite guesthouse qui offre un hébergement pas trop cher au nord de l’île. L’endroit est censé être plus sauvage, « un paradis pour les surfeurs », et nous avons envie de nature. Par chance, ils offrent en outre un transfert gratuit depuis Waikiki, ce qui nous évite de louer une voiture au prix exorbitant (on le fera bien assez tôt en Californie...)
Les bungalows sont très proches de la plage, et même s’ils ne sont pas individuels, un petit flash-back cambodgien très agréable refait surface.
Nous commençons à être connaisseurs en matière de plage et celles de la côte nord d’Hawaï, même si elles ne sont pas aussi belles à mon sens que celles d’Oman, valent quand même le coup d’être vues, « une fois dans sa vie » !

Les poissons de toutes les couleurs et de toutes les tailles qui habitent la côte, à quelques mètres à peine de la plage sont vraiment impressionnants. Nous ne faisons pas de plongée cette fois-ci, mais le snorkeling (masque+tuba) nous en offre presque autant que la plongée test de Thaïlande. Manque de bol, j’ai la confirmation qu’observer des poissons me donne définitivement le mal de mer (je sais, c’est super étrange !), et que je risque de ne jamais pouvoir prolonger mes expériences de plongée un jour... Manu, comme un poisson dans l’eau, manque de se faire emporter par les courants très très forts de cet océan infini qui nous entoure...

La soirée hamburger à volonté à la « plantation », nom du paradis où nous avons élu domicile, nous plonge pour la première fois dans l’ambiance des fêtes américaines pour voyageurs, faites de bières et de musique.
Ça fait du bien au fait. Je me rends compte rétrospectivement que l’Asie était bien calme en soirée...

Mardi 10 mai 2007
où : LA COTE NORD
quoi :
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Parc horticole et baignade avec les tortues

Le jetlag commence tout doucement à s’estomper, mais les réveils sont encore difficiles. Heureusement qu’il pleut jusque vers 9 h du matin sur cette partie de l’île et que nous ne pouvons donc pas nous en aller avant !
Sur notre chemin vers la ville nous nous arrêtons au Audubon centre, un de ces parcs de conservation botanique si chers aux Américains. La végétation est complètement impressionnante : les fleurs de toutes les couleurs et de toutes les formes nous entourent de leurs parfums puissants. Les feuilles tropicales aux ramages excessifs et au lustre presque animal nous rappellent à la fois l’île de Ko Tao en Thaïlande et notre petite escapade en Malaisie. Vincent aurait certainement été plus à l’aise que nous dans cet univers d’hybrides et autres espèces rares, mais nous en apprécions tout de même l’incroyable étrangeté.

Plus loin, une plage aux eaux turquoises nous attire plus que les autres : on nous l’a indiquée comme étant celles où nous aurions le plus de chance de tomber sur des tortues marines...
...sans avoir de conservateur sur le dos !
On ne nous a pas menti : les tortues sont énormes et nagent toutes au bord du rivage, là où l’eau ne nous arrive qu’aux genoux.
C’est assez fascinant... Bien sûr, nous n’avons théoriquement pas le droit de les toucher, puisque c’est une espèce en voie de disparition, etc, mais la tentation est féroce.
Je m’approche doucement sur les rochers glissants, et tente de les regarder le plus près possible. Mais il y a une limite à leur sociabilité : à environ 50 cm, elles s’enfuient subitement.
Au bout d’un certain temps, je me décourage et me contente de les regarder depuis le rivage, sortir leur petite tête de temps en temps pour respirer, ou encore faire une pirouette des plus improbables avec leur grosse carapace toute pleine d’algues. Mais Manu, lui, ne se laisse pas abattre pour autant. Il se lance plusieurs fois à l’eau et malgré de nombreuses déceptions, parvient à la fin de l’après-midi à faire une course à la tortue particulièrement réussie. Sur plus de 100 m, elle se laisse poursuivre dans la baie, changeant constamment de direction et plongeant subitement.
Emmanuel ressort enfin de l’eau, l’air vainqueur : il a effleuré sa carapace !

De mon côté, je suis déjà abîmée dans la contemplation des surfeurs locaux qui ont remplacé sur le tard le groupe de jeunes Américains avachis sur leurs planches.
Les surfeurs « locaux » se tiennent quant à eux toujours debout sur leur planche de surf et pagaient « sur la vague ». C’est assez étrange à voir quand on sait les efforts monumentaux que font les surfeurs « normaux » pour parvenir à se tenir simplement debout sur leur planche...
Mais ces grands hommes bruns semblent faire ça sans effort particulier. Je suis admirative...

Plus loin, des groupes de rameurs sur de longues barques à un flotteur s’entraînent à de prochaines courses.

Le soleil se couche petit à petit sur la baie, la montagne qui tombe dans la mer face à nous, de verte devient noire.
Il est temps de remonter sur nos vélos.

Le dîner dans un restaurant mexicain très américain - nous avons décidé de faire de gros frais ce soir - est terrifiant. Nous avons de quoi manger pour 3 jours... Et pourtant, nous n’avons commandé que deux plats ! (Heureusement qu’on ne reste que 3 semaines aux États-Unis parce que sinon nous ne pourrons plus rentrer dans aucun de nos habits. Manu, bien remplumé déjà est tout surpris du rythme avec lequel il change de forme, dans un sens comme dans l’autre... )
Ah l’Amérique !

Mercredi 11 mai 2007
où : LA COTE NORD, ET LE DÉPART
quoi :
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Rando dans la forêt hawaïenne

Ce matin, nous nous levons tôt, pleins d’énergie pour une fois, avec pour objectif de faire cette fameuse randonnée que le couple canadien rencontré lors de la soirée hamburger, nous avait recommandé.
La carte imprimée qu’ils nous ont offerte n’est pas d’une très grande aide et nous nous fions donc aux « instructions » données plus bas pour nous orienter jusqu’au site proprement dit. Malheureusement, ces dernières sont faites pour des voitures, et elles ne mentionnent pas de distance ni de pente particulière, jusqu’au point de départ de la randonnée proprement dite.
Nous commençons donc à monter dans la montagne avec nos petits vélos en espérant que ça ne dure pas trop longtemps... Mais nous avons démarré au niveau de la mer, et c’est peine perdue.
Pendant près d’une heure, nous allons monter sans que la route ne nous offre de faux plat ou de légère descente pour nous reposer, et c’est en sueur, littéralement sur les genoux, que nous arrivons finalement au point de départ de la randonnée.

Le sentier qui se fraye un chemin à flanc de colline est le plus souvent pris dans une végétation tropicale dense. Des arbres très grands et à l’aspect très massif nous surprennent par leur moelleux d’oreiller. Ils semblent faits d’un liège très doux et très mou qui s’effeuille de lui-même, en grosses couches rose beige. Plus loin, des fleurs aussi belles que celles que nous avons pu observer dans le parc Audubon, nous font de l’œil.
De temps en temps, des percées furtives nous permettent d’apercevoir la côte nord d’où nous venons, et la côte est où nous n’irons pas.
Qu’il est étrange de se savoir à fois au plein milieu de l’océan et au coeur de cette grande forêt !
Les paysages se succèdent, l’impression de descendre dans un enfer humide et noir succède à celle d’entrer dans un paradis de fougères claires. Les plantes brillantes et les ruisseaux alternent par la suite, avant de laisser place à un sentier de terre rouge fortement raviné par des pluies qu’on devine violentes.
Les odeurs souvent plus puissantes même que les paysages, odeurs de pins de miel, d’océan et de fleurs se mêlent pour créer des parfums surprenants et séduisants.

4 h plus tard, nous émergeons, « épuisés, mais heureux ».

La montée qui nous avait pris près d’une heure se transforme en une descente éclair de 7 minutes, à la vitesse de la lumière. C’est mieux que la plus incroyable des montagnes russes !

Quelques heures à la plage, histoire de rentabiliser le bikini et pouvoir dire qu’on y a été, nous servent d’adieu à Hawaï, où nous ne reviendrons probablement pas de si tôt.

Comme d’habitude, nous n’avons pas vu la moitié de ce que nous aurions aimé voir, mais l’aperçu que nous avons de ce « paradis sur terre » est déjà bien plus riche que ce que nous imaginions avant notre départ !


En attendant l’avion, nous sommes une fois de plus l’objet d’une fouille supplémentaire : nous avons été choisis « au hasard » par la compagnie pour être fouillés « en détail »... Well, nous prenons ça avec bonne humeur, et il vaut mieux.
Parce qu’une nuit blanche nous attend et que le réveil à San Francisco sera plus tendu que nous l’espérions...

*décalage horaire



Ca discute...

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