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The road movie part of the trip - Mémo Californie 3/3
Le 27/05/07

Dimanche 20 mai 2007
où : Death Valley
quoi :
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Death Valley (La vallée de la mort...), chaud devant !

Le réveil ce matin est plus difficile que les jours précédents : la douche nous manque et il est dur de se faire une raison. On décide finalement de redescendre un peu la rivière, afin de s’y baigner discrètement, comme dans une grande baignoire. Manque de bol, elle est aussi froide que l’océan Atlantique à Royan en hiver et aussi agitée que la cote hawaïenne, sur une plage de surfeurs...
Mais au moins, on est rafraîchi, et prêt à repartir.

La route est longue et un peu monotone jusqu’à la Death Valley. Pour la première fois depuis qu’on est en voiture je m’ennuierai presque.

On s’arrête déjeuner à Baskerfield. C’est la capitale régionale, mais on se rend à peine compte que c’est une ville. Nous traversons un ensemble de supermarchés et de quartiers résidentiels. Ce n’est rien de plus qu’une banlieue pour nous. Mais la carte nous confirme que nous sommes au coeur de la ville. De la ville américaine ici.

La chaleur augmente petit à petit. On a presque peur pour la voiture : il fait 50 degrés Celsius dehors et le bitume très noir me parait bien chaud...

Mais il est impossible de se laisser ronger par l’inquiétude par ici. Les paysages sont incroyables, entre la mer de sel, le silence incroyable qui noie les étendues infinies de la vallée, la variété infinie de couleurs qui teintent les roches, et les ondulations du canyon de marbre...
Nous avons presque l’impression d’avoir changé de planète.

Ce soir, nous campons dans le désert ou presque, sous les étoiles, dans un camping quasi abandonné. C’est que nous sommes en saison basse par ici. Tout le monde sait bien que la chaleur est trop élevée pour s’aventurer dans ce coin de Californie !

C’est notre quatrième nuit dans la voiture et pas la plus facile.

Lundi 21 mai 2007
où : Death Valley/Las Vegas
quoi :

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Death Valley, vers l’au-delà...

Le réveil est vraiment dur : on n’a presque pas fermé l’œil de la nuit. Comme il a fait très chaud et que nous avons laissé les fenêtres de la voiture ouvertes, j’ai été réveillée par les coyotes vers 3 h du matin
... et Manu par moi...

On sort de la vallée en grimpant (en voiture) en haut des quelques points de vue qui, au soleil levant, offrent sur les paysages alentour des tableaux impressionnistes.

Et la fatigue de la nuit s’évanouit en moins de temps qu’il en faut pour le dire

En redescendant par contre, nous sommes soudain moins enthousiastes : la voiture vient d’allumer son signal « le moteur a un problème ».
Mais nous sommes aux États-Unis, et pire encore, en plein coeur du désert :Il n’y a donc pas âme qui vive avant 50 miles... Nous nous arrêtons finalement, un peu paniqués dans le premier motel que nous trouvons au Nevada. Les réactions sont typiquement américaines.
« Mais c’est horrible, c’est super grave, lâchez votre voiture tout de suite et appelez Alamo (le loueur) qu’il vous en apporte une autre sur-le-champ ! »

... Well, well, si on nous le dit, on va le faire... Nous appelons donc l’agence pleins d’appréhension et un peu déçus de ne pas arriver à régler ce problème tout seuls. Mais le petit jeune homme du call center a tôt fait de nous rassurer : « Ce n’est rien, ne vous en faites pas. Rien, c’est pas grave, en tout cas, c’est sûrement l’altitude... »
Beaucoup de bruit pour rien donc. C’est fou comme la panique résonne dans un désert... Bref, on repart...

La route est longue, longue... je lis tandis que Manu tente de rester éveillé au volant. La radio en espagnol qui nous accompagne depuis le début du voyage par intermittence nous soulage de la publicité constante qui pollue toutes les fréquences américaines.

L’arrivée à Las Vegas est, comme dans toutes les grandes villes, un peu stressante. Nous ne disposons pas de très bonnes cartes et nous perdons tous nos repères dans une ville aussi étalée...

Après avoir finalement réussi à laisser nos affaires en vrac dans un dortoir (le premier vrai lit depuis une éternité me semble-t-il), nous nous lançons dans l’exploration de la fameuse « Strip ». Le long de cette rue centrale ultra large, les casinos en folie se battent à qui mieux mieux. C’est à qui sera le plus grand, le plus fort, le plus riche, le plus impressionnant.
Et pour ce faire, ils rivalisent d’imagination. Chacun avec son propre univers recréé avec force luxe (ou kitsch), ils nous emportent autour du monde si rapidement que j’en suis étourdie.
Moi qui m’attendais à un décor de carton-pâte, j’avoue que je suis très impressionnée. Manu, lui en attendait trop peut-être, et à l’inverse est un peu déçu, je crois...

On rentre vers minuit dans notre downtown pauvre et « qui craint ».
Nous sommes au coeur du cliché de la ville américaine. C’est cool :)

Mardi 22 mai 2007
où : Las Vegas/Grand Canyon
quoi :

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Flamber à Las Vegas...
Grand Canyon (I)

Départ après un plongeon dans la piscine de l’hôtel avec la musique rap à fond et les jeunes hommes un peu gras qui se prélassent sur les chaises longues nous rappelle que nous sommes vraiment au coeur de l’Amérique !

On roule longtemps... j’ai trouvé un livre (vraiment chouette : « the kiterunner » pour ceux que ça intéresse), et je me désintéresse un peu de cette route monotone qui nous emmène du Nevada à l’Arizona.

Quand on arrive dans l’État, je suis surprise de lire sur le panneau de « bienvenue » : « Welcome to Arizona - the state of the Grand Canyon »

Alors de deux choses l’une, soit il n’y a rien à voir du tout en Arizona, soit le Grand Canyon est tellement exceptionnel qu’il éclipse un peu tout ce qu’il pourrait y avoir d’autre... On le saura bientôt.

Le temps défile lentement. On déjeune dans un café du bord de la route avec les routiers... dans le moindre détail, on se sent ici en Amérique : les serveuses sont les mêmes que celles des films, les banquettes aussi... c’est très étrange.

L’arrivée presque imprévisible sur les bords du Grand Canyon est impressionnante. Après avoir traversé une grande forêt, la première vue dégagée qui s’offre à nous est à couper le souffle.

Je sais que je l’ai déjà dit à plusieurs reprises que de nombreux sites étaient incroyables, mais là, sincèrement, ça dépasse l’entendement.
Et malgré le cliché je me sens immédiatement obligée de placer le Grand Canyon au top de tous les paysages qu’on a eu le loisir de voir jusque-là.
C’est immense.
Les nuances de couleurs sont infinies.
Le Colorado tout en bas est minuscule
... et il me semble que tous les points de vue sont dramatiques.

On arrive sous l’orage au Desert View Point. Les vues sont encore plus incroyables ici, toutes teintées qu’elles sont de soleil couchant et de noir d’orage.

Nous avons fini par trouver un camping où il reste quelques places de libres.

C’est notre cinquième nuit de « camping » dans notre voiture, et ce soir il fait très très froid...

Mercredi 23 mai 2007
où : Grand Canyon
quoi :

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Grand Canyon (II)

Nous nous réveillons à 5 h du matin... sous la neige !
Si si, je ne plaisante pas, le paysage qui nous entoure est recouvert d’une épaisse couche blanche cotonneuse. Après la chaleur étouffante de la Death Valley d’hier soir, c’est un changement vraiment brutal.

Nous nous sommes levés très tôt parce que nous devions partir pour la randonnée la plus longue du Grand Canyon, mais dans ces conditions il va être impossible de démarrer à l’heure dite.
... nous sommes un peu déçus.

Je fais donc la grasse matinée sur banquette arrière jusque vers 6 h du matin ( !) tandis qu’Emmanuel s’active à nettoyer coûte que coûte le pare-brise pour tenter un premier départ.
Les 26 miles que nous avions faits sous l’orage la veille depuis le Visitor Center (lieu de départ de la plupart des randonnées) défilent incognito dans un brouillard très dense.
Ce matin, aucun des différents points de vue, auxquels nous nous arrêtons, ne veut bien nous livrer ses secrets vertigineux...

Mais au visitor’s center, on nous rassure. On nous assure avec cet optimiste typiquement américain que « ça va s’arranger, ne vous en faites pas »
... alors on se lance quand même.

La première demi-heure dans le brouillard sur un sentier qui descend à pic nous dégoûte un peu : tous les efforts que nous avons fournis pour venir jusque-là seraient-ils vains ?? Le soleil perce enfin le couvercle de plomb.

Et les paysages sont brusquement magnifiques.

Les couleurs sont par contre très étranges. En effet à force de regarder le sol rouge qui défile sous nos pieds pour ne pas tomber, à chaque fois que nous levons les yeux pour regarder le paysage, il nous semble plus vert encore que la fois précédente. Même nos visages semblent tourner petit à petit au vert !

Nous déjeunons sur un promontoire au-dessus du Colorado, avec une vue panoramique en guise de dessert...
Nous devons encore être relativement en forme malgré notre petite semaine de voiture, parce qu’au retour nous dépassons quasiment tous les autres randonneurs que la forte pente ralentit considérablement. Il faut dire que le soleil tape maintenant et qu’on sue allègrement sur ces petits chemins de terre...

De retour à la voiture vers 4 h nous sommes encore pleins d’énergie et sur le point de partir pour une autre randonnée (si si)
... lorsque la voiture nous fait un caprice : elle refuse de démarrer !
Pire, elle refuse de nous rendre la clé !
Dans notre précipitation de l’aube, nous avons oublié d’éteindre les phares antibrouillards et la batterie est morte...

Un petit dépannage d’urgence s’impose avec cette voiture automatique qui sans batterie refuse même de se mettre en « neutre ».

Mais une heure trente et 50 douloureux dollars plus tard (3jours de vie au Yémen), nous sommes sur le Rim, la rando qui longe les falaises du Grand Canyon depuis Hermit Rest jusqu’au Village. Il est tard et cette fois nous n’avons pas le temps de traîner, malgré les vues magnifiques qui nous surprennent sans arrêt du haut de ces falaises à pic. Le soleil ne mettra en effet que deux heures à se coucher, tout en effets spéciaux sur les nuages qui lui servent de toile de fond.

Il fait nuit noire quand le dernier bus de balayage nous ramène, congelés et tous salés, au camping. Ahhh que l’idée d’une bonne douche est agréable...
Malheureusement, il est 9 h 01... et elles viennent de fermer !
Arghhh !

C’est notre sixième nuit dans la voiture, et elle ne s’annonce pas bien...
... Mais c’était sans compter avec la fatigue : malgré le froid et la crasse, nous nous endormons comme des masses.

Jeudi 24 mai 2007
où : Grand Canyon/Mohave Desert
quoi :

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Grand Canyon (III)
Le Désert Mojave : Dunes « chantantes » et « forêt » de Joshua

Réveil avec le soleil, douche (enfin !), et adieu au Grand Canyon à Yavasi Point...
Ce matin, le Grand Canyon est plus beau que jamais et il est dur de repartir

Mais la route devant nous est longue jusqu’à Los Angeles où notre avion nous attend demain. D’autant plus longue que nous avons décidé de prendre une petite déviation sur la mythique route 66...

Mais nous ne le regrettons pas : le long de cette route, l’Arizona nous semble soudain digne d’intérêt avec ses énormes trains qui s’enfoncent au coeur des collines. Je tente de compter les wagons, une fois, deux fois, puis je renonce. Une chose est sure il y en a plus de 120 derrière les 4 locomotives attelées en série à l’avant du train !
Notre passage éclair du côté de Peach Springs nous met face à un paysage que nous avions jusque-là ignoré. Les Indiens d’Amérique vivent encore par ici... mais pas du tout comme dans les films. Ceux que nous croisons sont terriblement marqués : ils ont l’air pauvre et sont très très gros. Leurs maisons ressemblent à des baraques et sont tout entourées de grillages plus hauts qu’un homme.
Seuls les cheveux qu’ils portent tous longs, hommes et femmes, et qui sont très épais, lisses et brillants, pourraient encore me faire rêver...

Nous déjeunons dans un motel typique qui ne semble pas avoir bougé depuis les années 50. Pas la peine de vous le décrire, regardez Thelma et Louise et vous comprendrez...

Les kilomètres s’enchaînent sous la chaleur du désert Moldave.
Malgré l’heure qui court nous décidons d’y faire un petit détour (une centaine de miles au plus - 200 km ! -) afin de grimper les fameuses dunes de sable qui « chantent » (Manu s’amuse comme un fou à faire des expériences scientifiques :)) et de se perdre dans les immenses « champs de Josua tree » qui couvrent la partie nord de la Mohave National Preserve.

Il fait déjà nuit quand nous arrivons enfin à repartir et il nous reste encore plus d’une centaine de miles à parcourir pour atteindre Basrtow ou nous avons décidé de passer notre dernière nuit dans un motel.
Et là je vous le dis, Manu devrait recevoir une médaille. La route est dure, la circulation devient très très dense en cette veille de « mémorial day week end » et les camions énormes ne sont pas pour nous rassurer lorsqu’il faut les doubler sans relâche dans l’obscurité totale, alors qu’une jaguar nous pousse aux fesses...
Mais il s’en sort comme un chef, mon homme !

Re dormir dans un lit - a fortiori un king size - relève du luxe pur. Cette fois-ci, on ne met même pas de réveil !...

Vendredi 25 mai 2007
où : Barstow /Los Angeles/Hollywood
quoi :

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Los Angeles, derniers jours en Californie (I)

Nous cherchons en vain le musée de la route 66 qui est la seule raison de notre arrêt si tardif dans ce trou paumé de Californie, avant de nous en aller à nouveau, direction Los Angeles cette fois.

On nous avait prévenus, mais la réalité est encore pire : c’est infernal de se faufiler au coeur de ce dédale autoroutier. La tension est à son comble pendant les 3 heures que prennent ce voyage ultra stressant. Et le stress d’hier soir est presque ridicule par rapport à la tension de ce matin.

L’arrivée à Hollywood ne l’est pas moins : nous n’avons pas réservé d’hôtel et TOUT semble complet... Nous errons donc comme des âmes en peine sur Hollywood Boulevard, d’hôtels en motel, jusqu’à ce que loin, très loin des étoiles nous dénichions enfin le « Gershwin », dont la réception aux allures de loft plein de lumière me séduit complètement.
Par chance, il n’est ni cher ni plein.

Et puis c’est le temps de Downtown, le quartier japonais, le Walt Disney Concert Hall de Frank Gehry, Broadway, Hollywood Boulevard by night. Les images défilent et se superposent. La ville finit même par me séduire, à force de clins d’oeil cinématographiques...

Samedi 26 mai 2007
où : Los Angeles/DEPART POUR QUITO
quoi :

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Los Angeles, derniers jours en Californie (II)

Je file explorer Our Lady of the Angel, le chef-d’œuvre de Moneo, avant que Manu ne se réveille (ou presque), et j’en profite pour perdre le guide (bravo Magali !)
Nous repartons vers midi pour ce qui sera nos dernières heures de road movie en Californie.

Mulholland Drive nous offre nos dernières vues sur les studios de cinéma de Disney Paramount et les autres, et on aperçoit enfin les fameuses lettres blanches « Hollywood » qui signent la colline d’en face. On fait un tour du côté de farmer market où se concentrent les rares produits frais de qualité que nous verrons en Californie (tout le reste est comme en Europe, gros, mais avec un petit arrière-goût de javel).
Un petit déjeuner et puis s’en vont.

On aurait aimé avoir le temps de faire un tour à Malibu, mais les distances et la circulation ici sont énormes. On a à peine le temps de se garer entre Venice Beach et San Monica, de flairer l’air du temps, et de se balader une petite heure, qu’il nous faut déjà repartir...

Notre contrat prévoit en effet que nous rendions la voiture à 17 h... alors même que notre avion ne part que vers minuit. En arrivant à l’aéroport, nous nous rendons compte que c’est même pire que ça, puisque l’horaire du vol a changé depuis qu’on a acheté notre billet en septembre dernier...
Notre avion ne partira finalement qu’à 1 h 30 du matin... Heureusement qu’on peut toujours faire la conversation facilement avec les Américains !



Ca discute...

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