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Pushkar
Le 03/12/03

Vendredi 1er décembre 2006

Après 5 heures de bus (nous commençons à être rodés), nous atterrissons dans cette toute petite localité au cœur du Rajasthan : Pushkar.
Assaillis dès notre sortie par des agents touristiques qui cherchent à nous rabattre vers leur guest house préférée (contre commission cela va sans dire), nous comprenons qu’une fois de plus nous avons débarqué dans un lieu où le « mur de verre » (voir article « Inde, une esquisse.. 1/3 (Entre démesure et mur de verre) » et suivants) ne tombera pas si facilement...
Sur les conseils avisés de Reno qui a longtemps voyagé en Amérique Latine avec son amie, nous laissons nos sacs dans un petit restaurant du bord de la route, Reno ayant décidé de se dévouer pour les garder, assez heureux a priori de pouvoir étudier son hindi tout en dégustant un chai.
Notre mission simple en apparence de trouver deux chambres qui nous conviennent à tous les trois se révélera au fil de la visite plus ardue que prévue. Les guest house sont en effet innombrables... Nous faisons le choix d’établir notre quartier général dans l’une d’entre elles, dont les murs bleu ciel autour d’un jardin calme contrastent avec l’ambiance « dreadlocks-djembé-fumette » qui semble prévaloir ailleurs.
Cette ville est en effet, toujours et encore, un des hauts lieux de pèlerinage des aspirants hippies de l’Inde, et ce, depuis près de 40 ans. C’est en effet dans ce haut lieu sacré que nombre de sâdhus (saints) qui se promènent dans des tenues orange éclatantes, les cheveux en bataille et le corps couvert de cendre ont servi de modèle aux premiers hippies. Mais l’interprétation de la pensée traditionnelle depuis la méditation jusqu’au voeu de pauvreté a dérivé au fil des ans : malgré l’interdit officiel, les odeurs de shit sont présentes dans toutes les rues et les cours intérieures, et les bangs et autres « space cakes » fleurissent sur les étalages végétariens des boutiques bobo-hippies dédiées aux touristes de passage en mal de Flower Power...
Quelques hommes entre deux âges, aux pieds nus et au visage trop ridé pour leur origine occidentale, laissent à penser qu’ils n’ont jamais quitté les lieux ni abandonné leur consommation quotidienne de substances illicites au cours des décennies écoulées...

Nous nous sentons un peu décalés, et décidons de partir à la recherche du « vrai » Pushkar, ce lieu de pèlerinage millénaire étiré autour d’un lac créé par Brahma lui-même (le dieu créateur de la trinité « Hindou »). Mais l’approche des ghâts - quais en escaliers descendant doucement dans l’eau - a été décevante. Malgré la beauté indubitable du paysage, l’agression incessante des « prêtres » y est insupportable. Ils offrent en effet à tout visage occidental qui s’approche du rivage, des pétales de fleurs qu’il est apparemment nécessaire de jeter dans le lac pour s’attirer la bonne fortune des Dieux... Malheureusement, ce geste n’est pas gratuit. Une fois les pétales flottant dans l’eau stagnante, le prêtre brahmane réclame un paiement démesuré pour cet acte insignifiant. Mais si par chance vous parvenez à repousser ses sollicitations, ce n’est pas le cœur léger que vous pourrez poursuivre votre promenade : menacé de tous les maux de la terre par ce prêtre déçu (malheur, malchance dans la vie, etc.), le doute superstitieux vous assaillira, et la crainte d’avoir provoqué la fureur divine s’insinuera doucement en vous, avec l’envie de vous éloigner rapidement de cet endroit, pour vous, maudit...

Nous apprendrons plus tard que ce geste de jeter en offrande des fleurs dans le lac fait en réalité parti d’une cérémonie autrement plus complexe de vénération des dieux appelé « puja » et par laquelle il est possible de recevoir la bénédiction de Brahma. Cette puja, pratiquée chaque jour par de nombreux hindous en pèlerinage, précède leur visite au temple de Brahma, le seul lieu de vénération de ce dieu en Inde.
Nous observerons au cours des deux jours que nous allons passer ici, des hommes ou des femmes, des couples ou groupes accompagnés d’un brahmane, plonger dans l’eau du lac et s’éloigner des marches avec un bindi orné inimitable. Orné de grains de riz et tache de rouge et d’orange, ce point rouge, fait à l’aide de pigments naturels trempés dans l’eau, témoigne de leur pèlerinage.

Plus loin, sur le ghât des femmes, créé par la Reine Elisabeth II lors d’une récente visite, nous observons fortement intrigués, un groupe de femmes qui se baignent quasi nues - la poitrine très visible en tous les cas - au pied de ces marches sacrées... Après le Yémen, cette vision impudique est un véritable choc !
En effet, même si nous voyons toute la journée des « ventres à l’air » (le sari est ainsi fait), les femmes conservent pour la plupart une attitude pudique, le voile du sari est relevé délicatement sur la tête dans la plupart des cas (si la femme est mariée, et elles se marient encore jeune ici, le voile est presque obligatoire).

Mais cette toilette impudique des femmes de Pushkar n’est pas une manifestation de la flower power attitude des touristes qui rôdent dans la rue principale. Nés au bord du lac, les habitants de Pushkar se sont toujours servis de ses eaux comme d’une salle de bain, et, malgré l’eau courante qui irrigue désormais la plupart des maisons, il semblerait que de l’habitude ait perduré. Au lever du soleil, c’est même toute une foule qui s’immerge dans les eaux sacrées... brrr quel courage ! Nous sommes en hiver malgré tout et les nuits fraîches nous le rappellent tous les jours...

Après quelques explorations limitées (comment parler d’exploration dans un endroit aussi balisé ?), nous nous arrêtons quelque temps dans un bouiboui hippie-chic proposant des sandwichs remplis de tomates fraîches. Pour nous, que deux mois de fritures en tous genres ont lassés, c’est une aubaine ! Nous apprendrons plus tard que cette offre, en plus de parfaitement cibler une certaine classe de touristes bio-dietetico-yogatiques, répond parfaitement à la règle imposée dans la ville par la présence du sacré, à savoir que ni oeuf, ni lait, ni viande n’ont le droit d’être consommés ici.

La ville est « pur-veg ».
Cela dit, comme l’Inde elle-même est essentiellement végétarienne, le choc n’est pas immense et nous nous rendons compte petit à petit que ce n’est pas si dur à vivre que ça. Le côté végétarien des plats passe en effet quasi inaperçu dans la cuisine indienne essentiellement composée de sauces pimentées que l’on mange comme au Moyen-Orient à l’aide de galettes de pain un peu huileuses. Les morceaux souvent non identifiés qui y nagent peuvent être aussi bien de la viande, du fromage non fermenté ou des pommes de terre sans que le goût ne change fondamentalement.

Plus tard dans l’après-midi, las du harcèlement touristique, nous décidons de faire le tour du lac en nous éloignant de la zone commerçante. Nous prenons nos chaussures à la main et passons de ghât en ghât en regardant le soleil décliner.

Un peu à l’écart, seul sur une marche haute, un homme assis nous sourit. Il a l’air sympathique : la conversation s’engage doucement et nous nous posons tous les trois autour de lui. Il n’a plus qu’une seule jambe. Moment de gêne... que la conversation très intéressante dissipe aussitôt. Il est prêtre brahmane lui aussi et vient s’asseoir sur ces marches depuis des années, 2 h le matin et 2 h l’après midi, priant et attendant que des hindous viennent lui demander de réciter les mantras nécessaires à l’accomplissement d’une puja. Dans un anglais difficile à comprendre à cause de son fort accent indien, nous suivons, attentifs, les explications mythologiques relatives à ce lieu saint. En toute simplicité, il se fait fort de répondre à toutes nos questions : c’est son « métier » après tout. C’est ensuite avec prosaïsme qu’il nous explique sa vie de prêtre brahmane. Empreints d’une religiosité soudaine à cause de l’atmosphère mystique que prennent ces berges au coucher du soleil, nous l’écoutons, un peu médusés, parler de son métier reçu en héritage.
De son père, il a appris les mantras à réciter pour aider les hindous à accomplir leur puja, et sa connaissance des écritures se limite presque à ces quelques vers sacrés. Fils, petit-fils et arrière-petit-fils de brahmane, cet homme vit sa mission sur terre avec fatalité, mais sans rébellion. Il accomplit chaque jour son travail du mieux qu’il peut en attendant la mort. Nous le questionnons sur la réincarnation. Sa réponse est sibylline : seul Dieu sait ce qui se passera après notre mort... n’y croit-il pas ? Peut-être pas...
Le prêtre brahmane nous explique ensuite que la spécificité de ce dieu créateur du monde est que tout le monde, absolument tout le monde peut le vénérer. Catholiques musulmans, hindous ou papous, tout le monde est créé par dieu et tout le monde peut donc lui rendre hommage. Reno, sous le charme de cet homme simple et résigné, lui demande alors d’effectuer une Puja. La cérémonie est simple et remplie d’émotion.

Son bindi au riz lui donne un air fier et il décide de lui laisser un pourboire conséquent - à la hauteur de ses moyens d’Occidental et de son émotion. Le monde semble plus simple soudain... enfin. Nous repartons avec lui, tatoués de la même manière d’un bindi simple sur le front.

De l’autre côté du lac, des hippies nouvelle génération avec lunettes et tongs de sport jonglent au crépuscule. La nuit tombe rapidement. Il fait froid soudain.

La soirée simple entre internet et des crêpes trempées de sirop est banale. Avec l’obscurité, seules les enseignes ressortent et la ville me semble vraiment très occidentalisée malgré les dizaines de vaches qui ne manquent pas de s’affaler au beau milieu des rues étroites de cette ville quasi piétonne.

Samedi 02 décembre 2006

Notre petit déjeuner sur une terrasse d’un hôtel surplombant le lac s’éternise. Nous avons le sentiment d’être en vacances et en vacances de luxe. Tout est fait pour ça : l’offre culinaire, le décor et l’impression que le temps est à nous. Avec Reno, les discussions s’éternisent facilement - avec moi aussi surtout : nous refaisons le monde de 9 h du matin à 9 h du soir, avec la même ferveur qu’au lycée :) C’est marrant.
La montée de la petite montagne sur laquelle se trouve le temple de... - la femme de Brahma - nous permet d’avoir un panorama sur la ville. Certes plus étendue que la partie touristique que nous avons visitée hier, cette bourgade de province reste de taille restreinte malgré tout. « Aux portes du désert », soi-disant, elle me parait pourtant entourée de cultures à perte de vue, gagnées sur la terre couleur de sable.

L’aridité de l’Hadramaout yéménite ou des dunes de sable d’Oman est bien loin...

Les singes sont nombreux en haut du temple et constituent, à notre avis, le principal intérêt de la visite, le temple étant comme l’on pouvait s’y attendre, relooké pour les touristes avec ses magasins de chips, de coca-cola, de cartes postales et d’offrandes aux dieux...

Après cette visite « sportive », nous redescendons rendre hommage à Brahma dans son temple oecuménique.

..., Non sans s’être fait agressé par un brahmane avide de monnaie, qui nous après nous avoir attaché deux cordelettes au poignet, en nous faisant croire que nous avions besoin de ce passeport (une sorte de témoignage falsifié d’une puja non effectuée dans le lac), nous demande une fois de plus l’aumône.

La foule est dense et c’est presque l’usine, mais les fidèles semblent sincères et leur émotion m’émeut presque. Comment peut-on ainsi vénérer cette statue de plastique entourée de papier coloré ?

En début d’après-midi la tension monte, Manu a besoin de repos et moi de changement d’air. Je m’enfuis avec Reno à Ajmer pour l’après-midi afin de fuir l’air vicié touristico-hippie de Pushkar.

Ajmer, la ville voisine, est le cœur économique de cette sous-région. Cette ville, que les touristes ne font que traverser sur le chemin de Pushkar, est bruyante, industrieuse, vivante et enfin charmante dans sa crasse. Nous traversons le bazar avant d’arriver à un imposant complexe, le tombeau d’un saint musulman mort il y a plusieurs siècles. Ce complexe composé d’une mosquée, du tombeau, de galeries et de cours successives est bondé. Mais pas un seul touriste à l’horizon. Yes ! (pas qu’on ait quoi que ce soit contre les touristes, nous en sommes, mais leur absence signifie surtout l’absence collatérale des magasins de touristes dans le coin, ainsi que la probable absence de harcèlement - ouf !)

À l’entrée, d’énormes marmites de plusieurs mètres de haut rappellent qu’au moment du Grand pèlerinage, plusieurs tonnes de riz sont ici distribuées aux fidèles chaque année. Nous errons pieds nus sur le marbre frais, ne sachant où donner de la tête. Beaucoup de femmes et de tout petits enfants dans leurs bras, des familles entières assises par terre attendent je ne sais quoi. Dans la cour de la mosquée légèrement surélevée et ouverte sur d’autres cours et passages de niveau inférieur, des hommes étudient ou attendent l’heure de la prière. Une foule compacte composée de jeunes femmes portant sur leur tête des corbeilles de fleurs - toutes identiques - se presse à l’entrée du tombeau. Les « marchands du temple » proposent des brassées entières de pétales de roses, des étoffes de tissus ou des rubans de couleur à attacher aux portes du tombeau...
Des hommes et des femmes assis derrière un homme plus âgé face à l’entrée du tombeau chantent et scandent en rythme une prière peut-être, accompagnés de djembé et d’autres instruments à cordes. Des vendeurs de chai déambulent dans la foule, leurs 6 verres tanguant dangereusement dans leur porte-verre en métal ouvragé. Reno, fin amateur de chai, n’hésitera pas à en consommer 4 verres durant notre discussion de l’après-midi !
Mais avant cette pause intellectuelle sur le marbre d’une cour reculée, nous décidons de pénétrer dans le sanctuaire. « Emportés par la foule » comme le chantait Piaf, nous avons du mal à nous repérer. À peine arrivés dans le Saint des Saints, une pièce dans le tombeau à l’intérieur de laquelle se trouve la tombe du saint proprement dit autour de laquelle la foule tourne, nous nous faisons plaquer contre la barrière entourant le tombeau. Un « prêtre » (ou imam ou brahmane) nous couvre le visage d’un drap vert foncé mais transparent et après nous avoir demandé presque en hurlant notre nom (pour couvrir le bruit de la foule) il récite une « prière de bénédiction » au cœur de laquelle je reconnais mon nom écorché, avant de nous libérer d’un geste brusque.

... la main tendue bien sûr...

20 roupies plus tard et une grande bouffée d’air aspirée à la sortie, nous nous retrouvons sous les arcades d’un porche qui sépare deux cours... La discussion peut commencer, et le débat à nouveau s’engager. (Voir article « Inde, une esquisse.. 1/3 (Entre démesure et mur de verre) » et suivants)

De retour à Pushkar, la nuit est tombée et les vaches dorment déjà dans les rues... (Je n’avais jamais vu de vache dormir avant - elles ont la même posture recroquevillée qu’un chien : c’est très impressionnant  !)

Internet, restaurant et plan de départ... Nous faisons nos adieux à Pushkar. Demain c’est à Jodhpur que nous irons dormir !

Dimanche 03 décembre 2006

Difficile réveil dans notre belle chambre bleue du Krishna Guest House. Peut-être les conversations avec Reno, notre compagnon de route pour ces derniers jours, nous ont-elles fatigués ? Toujours est-il que nous mettons les voiles seulement vers 8 h 30... Adieu Pushkar et son lac sacré, site religieux attractif pour de nombreux vieux et néo-baba-cool... Sans avoir pris le temps de petit déjeuner, nous sautons dans le car pour Jodhpur, la ville bleue. Nous en avons pour près de 5 h de car, avec arrêt de 15 minutes presque toutes les heures, nous aurons donc le temps de nous restaurer... Au cours de l’un de ces stops, nous achetons un journal en anglais. Dans un petit entrefilet, nous apprenons qu’un car de l’Himachal Pradesh a fait une chute dans un ravin... 15 morts sur une cinquantaine de personnes. Sur un trajet que nous avons effectué en car deux semaines plus tôt... Rassurant... Par ailleurs, un pont est tombé sur un train, occasionnant également des dizaines de morts.
À Jodhpur, nous sautons dans un rickshaw pour aller dans un hôtel repéré dans le guide. Au bout de 300 mètres, le rickshaw s’arrête, sans rien dire, puis passe 10 min à changer le câble de son frein... Le premier hôtel ne nous va pas, pas très accueillant et surtout chaque chambre visitée avait une puissante odeur de détergent corrosif. Plus tard, nous choisissons le premier prix d’un hôtel haut de gamme - un ancien « havelis » bien restauré dont la chambre, immense et propre, n’a pas de fenêtre... Jolie chambre toute de même, couleur vanille-fraise.

Le principal monument est un immense fort en haut des falaises au milieu de la vieille ville. Il est 15 h 30, nous montons les marches qui y mènent pour profiter de la ville avant la tombée de la nuit. Au cours de la montée, le propriétaire d’un restaurant parvient à accrocher notre attention par son bagou et par sa belle collection de billets du monde entier ! Collection impressionnante ! C’est assez fascinant de voir défiler toutes ces centaines de billets, certains sont très beaux, certains lyriques ou champêtres, d’autres au style plus strict ou militaire. On lui promet de revenir manger chez lui ce soir. Aïe, là-haut, au fort, tout va fermer... Par dépit, nous nous mettons à l’écart sur un éperon rocheux qui surplombe la ville. Effectivement, la ville est bien une « ville bleue » : la ville est parsemée de maisons couleur bleu ciel, bleu roi ou bleu turquoise. La vue est magnifique ! Après avoir hésité, deux jeunes hommes s’approchent de nous pour entamer la discussion. Nous sommes un peu sur nos gardes : « mais que veulent nous vendre ces individus ?... » Ben, non, ils voulaient juste discuter... Deux commerciaux en produits pharmaceutiques.
Ensuite, dix minutes plus tard, trois ados s’approchent. La discussion commence, menée par le plus roublard des trois, frimeur, chemise jaune, lunettes de soleil, coupant sa conversation par des coups de fil incessants. On papote, on papote, quelques photos avec leur téléphone portable dernier cri... Le meneur de la bande nous propose de manger chez lui le lendemain. On traîne un peu des pieds, mais le jeune insiste. Après quelques hésitations, le rendez-vous est fixé.

Plus tard, nous passons devant un barbier-coiffeur comme on peut en voir à tous les coins de rue. Magali en a marre de ma coupe de cheveux... Bon, allez !... Une échoppe, de 5 mètres carrés, avec deux sièges. Complètement ouverte sur la rue, la décoration souvent colorée, éclairage verdâtre limite, les gens passent et te regardent. Pour 40 roupies (70 centimes d’euros), on a droit au coiffeur + barbier + massage du visage. Il a changé de lame de rasoir avant de me raser, c’est plus rassurant... Sans mes lunettes, cela a été dur de juger au fur et à mesure. Finalement, la coupe de cheveux était un peu... dure sur le devant, les cheveux coupés en ligne droite... mais finalement une main ravageuse dans les cheveux et ça va mieux !

Nous continuons notre descente pour retrouver le restaurant du collectionneur de billets. Sur le toit-terrasse, autour d’un plat indien, nous aurons une conversation avec quatre Indiens, qui travaillent pour la base militaire de la ville. Discussion intéressante sur l’Inde contemporaine et son avenir, quelques questions sur la France. Nous pensions qu’ils buvaient du thé, mais leur regard de plus en plus vitreux et leurs gestes gauches indiquaient à l’évidence qu’ils picolaient... Oui, ils se sont inquiétés quand je l’ai goûté pur, ce sale rhum... J’ai finalement bien été obligé de le couper avec l’eau - comme eux...



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