Encore une de ces villes dans lesquelles le Lonely Planet nous déconseille vivement de dormir, et nous adjoint au contraire de leur préférer une de leurs banlieues plus « occidentalisées ». Je ne sais pas pourquoi après l’expérience de Miraflores à Lima nous avons, une fois de plus, suivi leurs conseils... Il faut que la peur d’un risque éventuel véhiculée dans ce guide soit vraiment forte pour qu’on en oublie nos plus élémentaires instincts !
Bref, quoi qu’il en soit, c’est bien après la tombée de la nuit que nous sommes arrivés dans un petit village-rue. Et comme prévu, dans ce genre d’endroit taillé sur mesure pour le « fun », l’alignement triste et sans âme des guesthouses dans cette rue abandonnée m’a vraiment déprimée...
Par chance, la lumière du jour nous a révélé que nous nous trouvions au cœur d’une oasis en plein désert. Au cœur d’une toute petite ville construite autour d’un lac improbable qu’entouraient des dunes de sable à perte de vue.
Si, dans la matinée, nous avons préféré la découverte d’Ica, une chouette ville péruvienne, aux saveurs douçâtres du farniente touristique sur les bords de ce lac exotique, nous n’en avons pas pour autant abandonné les opportunités tout à fait backpackiennes qu’offre cette ville-ovni.
En effet, après avoir succombé aux charmes complètement incroyables du musée d’Ica (les momies et l’art pré-inca me fascinent à un point incompréhensible), nous nous sommes tout de même embarqués avec 4 autres jeunes « en quête d’aventure » dans un « buggy », c’est-à-dire une sorte de 4x4 sans carcasse (seulement pourvu d’une armature tubulaire), à la conquête de ces fascinantes dunes de sable.
Si j’étais complètement sceptique avant de démarrer, je dois avouer que je me suis vraiment bien amusée malgré tout.
C’est de la folie de parcourir des dunes à une telle vitesse, de s’arrêter au sommet de l’une d’elles et de se laisser glisser pour la première fois à plat ventre sur l’une des planches de surf que le conducteur a embarquées avec nous !
Au bout de deux heures de ces péripéties, nous nous sommes laissés aller à admirer un coucher de soleil, presque classique...
C’est en effet sur une usine de cocaïne qu’il a lancé ces derniers rayons !
C’est un peu étrange d’écrire ça, mais face à nous : dans le creux d’une dune et surgie de nulle part, trois longs hangars bâchés étaient nichés dans le sable. Notre conducteur, presque avec fierté, nous a expliqué qu’une petite mafia s’était installée là, il y a peu, et qu’elle était allée rendre visite, dès son arrivée, à chacun des conducteurs de buggy afin de passer une sorte de pacte avec eux, en ces termes très cinématographiques : « Vous pouvez continuer votre business touristique et on ne vous embêtera pas, mais si vous touchez un mot à la police de notre présence ici, vous êtes morts ! »
Qui croire, que croire ?
Cette histoire fantastique allait si bien avec la folie de la « balade » et la majesté incroyable de ce désert de dunes que je n’attendais plus depuis Oman, que j’ai décidé de vous la livrer tel quel ce soir, comme un étrange conte dans lequel, sans faire gaffe, nous aurions glissé...
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Huacachina, le désert, un lac, des backpackers...
On attend aussi que nos compagnons de buggy nous envoient leurs photos une fois de retour de vacances dans un mois... Nous n’avons en effet pas eu le courage d’emmener notre unique appareil photo, rescapé, dans cette mer de sable assassin !
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