Petite Escapade - Tour du Mondehttp://chez.emba.free.fr
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AGENDA - du 11 au 15 /16 novembre 2006
Le 17/11/06


-  Mercredi 15 novembre 2006

Où : Dubaï
Quoi : Le chauffeur de taxi de la veille nous cherche à notre hôtel - la discussion sur ses expériences sexuelles en Thaïlande à 7 h du matin est quelque peu déboussolante, mais nous quittons le monde musulman : il nous faut nous rappeler que d’autres univers existent... - l’aéroport, tout petit, nous rappelle qu’Oman était finalement un très petit pays dont la population totale est celle d’un faubourg de Delhi... - Moins d’une heure d’avion plus tard (auxquelles se rajoutent quelques heures d’attente typiquement aéroportuaires...) nous voici à l’aéroport de Dubaï pour un transit de 15 heures... Au secours ! - Mais cette attente insurmontable se transforme vite en cadeau. Ici, pas besoin de visa dans notre cas, c’est la ville qui s’offre à nous. Nous trouvions Oman cher... Oups : ici, c’est vraiment cher. Le taxi pour nous emmener en ville fait 35 dollars. Heureusement, nous avons quelques expériences du voyage maintenant et nous arrivons à dégoter un bus que le guide ne mentionne pas : 0.25 centime d’euro par personne. Cool ! Mais on arrive en ville plus d’une heure et demie après... M’enfin, ce n’est pas grave, ça fait voir du paysage. Cette ville que j’imaginais couverte de buildings de verre et d’acier est en réalité encore relativement connectée à son histoire. Bien que rénové, le souk de l’Or par exemple compte encore plus de 400 petites boutiques et côtoie d’autres souks qui ressemblent à ceux visités dans les autres pays du golfe. Ici, les bijoux sont sensationnels et, pour la première fois, Manu se dit qu’il aimerait bien être riche « plus tard » :) Dans le souk aux épices, une conversation « sur le fil du rasoir » avec un Iranien nous retient un peu (que pensez-vous d’Israël, que pensez-vous de la guerre et des musulmans, etc.) Heureusement comme d’habitude Jacques Chirac nous sauve la mise, et mon intérêt pour l’islam aussi... Bon, j’en apprends un peu plus sur le 12ème Imam (le dernier imam mort ou pas depuis des siècles selon les différents courants) et la différence entre les sunnites et les chiites... ça a l’air tendu ces histoires en tout cas. Plus que l’islam en lui-même, les querelles de clocher me semblent dangereuses. Nous visitons ensuite une maison traditionnelle émiratie... c’est là que j’apprécie vraiment le tour du monde. On passe d’un pays à l’autre et les choses changent doucement, détail par détail. Elles font sens dans leur cohérence historique et leur proximité géographique. Il ne s’agit pas d’un tout qu’on découvre tout d’un bloc, mais de systèmes d’influences qui s’imbriquent les uns dans les autres petit à petit. À Oman déjà, la très forte communauté indienne nous avait donné un parfum d’après tandis que les musées regorgeaient d’échos yéménites. Tout est lié. Et je suis sûre que l’Inde ne sera pas le choc que l’on décrit depuis la France après être allés à Oman. Une petite sieste sur la terrasse plus tard (nos 4 heures de sommeil de la nuit précédente commencent à se faire sentir), et nous repartons pour l’autre rive. De vieux bateaux-taxis au charme fou remplacent les ponts jamais réalisés. Le panorama est contrasté et intense au soleil presque couchant : des tours de verre aux formes géométriques futuristes servent de toile de fond à un front bâti plus traditionnel. Dubaï se révèle... De l’autre côté de l’eau, des souks encore des souks... avant d’arriver aux quartiers bobos du coin. Un ensemble de maisons traditionnelles rénovées avec leurs tours à vent invite à l’exploration. On dirait un peu Bercy Village, les commerces en moins. À la place, à quelques croisements stratégiques, des cafés-galerie d’art ultratendances dans des décors traditionnels ouvrent leurs portes. Nous zigzaguons, prenons des prospectus de papier glacé des prochains vernissages, observons les œuvres d’art moderne : on se croirait dans le Marais, en fait ! Cette petite escapade boboesque nous a mis en jambe et c’est dans le souk de l’électronique que nous retrouvons nos prétentions parisiennes. Nous aimerions nous acheter un ordinateur portable, parce que les heures passées dans les internet-cafés, très lents, finalement assez chers en cumulés et qui plantent tout le temps, nous pèsent un peu sur le système. Nous marchandons, pendant plus d’une heure, des prix qui nous paraissent dérisoires par rapport à la France (400 euros, un portable neuf)... pour finalement abandonner : celui qu’on veut n’a pas de garantie internationale... Pfff. Un restaurant de luxe sur le fleuve nous console. Comme on n’a pas beaucoup d’argent, on fait semblant de n’avoir pas faim et on commande du riz :) On s’en fiche : le service est impeccable et la vue imprenable.

De retour à l’aéroport vers minuit nous nous installons pour deux heures de sommeil sur la moquette et sous les palmiers... - réveillés à 3 h, nous sommes censés partir à 4... Mais l’avion a du retard et nous ne partirons qu’à 5 h. Le vol dure 3 heures et nous ne pouvons pas dormir... À 9 h 50, heure locale, le 16 novembre 2006, nous posons le pied sur le sol indien.

-  Mardi 14 novembre 2006

Où : Muttrah / Mascate
Quoi : Dernier Jour à Mascate : nous nous dépêchons d’aller au marché aux poissons qui est face à notre hôtel et qui donne sur le port de pêche. Nous ne nous attendons pas à grand-chose après tous les souks que nous avons déjà visités... Mais c’est le choc ! Dans cette grande halle carrelée qui donne sur la mer, des dizaines de pêcheurs présentent sur de larges bancs en carrelage des bancs de poissons multicolores qui sortent de l’eau (on aperçoit les barques qui se vident au fur et à mesure sur le ponton plus loin). Des bébés requin, marteau ou pas, des thons immenses, des poissons-perroquets, des crabes bleus, des poissons de toutes les couleurs et de toutes les formes, des calmars géants, des rougets énormes, des montagnes de gambas... à n’en plus finir. Mais le clou du « spectacle » se situe certainement à l’arrière de la halle, sur la partie donnant sur la baie, à l’endroit où des dizaines « d’artisans » s’occupent de dépecer, trier, écailler et débiter les achats des clientes pressées de préparer le repas de midi. Les planches rouge sang de bois usé, les couteaux énormes qui s’abattent avec force sur ces poissons d’un mètre de long et 40 cm de diamètre, les abats qui s’entassent dans des seaux odorants, ont failli faire tourner Manu de l’œil... C’est qu’il est « poisson » mon homme, ça doit le perturber inconsciemment !! En sortant de ce marché avec quelques courses végétales, nous regrettons de ne pas disposer de cuisine nous aussi pour nous offrir ce poisson tout droit sorti de l’océan Indien - C’est à ce moment que nous apercevons le « grill fish » à la sortie du marché. Les seaux remplis de poissons achetés au marché, il propose de faire la cuisine. Nous nous choisissons donc un rouget imposant pour 3 euros que nous laissons aux bons soins du cuisinier. Une demi-heure plus tard, c’est un régal gastronomique de première qui nous attend... Aaaaahhh ! Pourquoi n’avons-nous pas visité ce marché plus tôt !? L’après-midi continue sur le thème de la mer : il nous reste des Rials à dépenser en fin de compte et nous nous décidons donc pour une excursion de tour operator que nous n’aurions jamais approchée en temps normal, mais les prospectus sont alléchants et aujourd’hui nous voulons faire « comme les autres (touristes) », loin des terrains vagues et des explorations poussiéreuses. Nous nous décidons pour un tour en bateau sur la côte... hum, mouais... Finalement, c’est un peu cher pour ce que c’est... Mais bon : il vaut mieux avoir des remords que des regrets, non ? En outre, le conducteur du bateau nous propose de nous conduire à la plage gratuitement... compte tenu des distances omanaises, c’est un cadeau. La baignade et le soleil couchant font, une fois de plus, bon ménage... Nous profitons de cette dernière baignade avant plusieurs mois. De retour à l’hôtel, un taxi nous aborde. Nous réservons le trajet à l’aéroport du lendemain à l’aube et nous faisons conseiller un restaurant « traditionnel » : nous voulons faire les touristes riches avec nos derniers rials jusqu’au bout... Déception, encore ! Le restaurant au néon est moyen et les serveurs horribles. Dieu que notre poisson du matin nous fait envie en comparaison ! Ça y est, nous sommes vaccinés contre les envies de tour operator (« peut-être que c’est mieux si on paye plus »). À partir de maintenant, c’est décidé, nous continuerons les économies... pour être plus heureux :)

-  Lundi 13 novembre 2006

Où : Muttrah / Mascate
Quoi : Journée libre pour chacun d’entre nous : réveil, repas, emplois du temps séparés. Il se trouve que je devais écrire un article pour Urbaine (www.urbaine.fr) et que Manu devait dormir. On s’est vite rendu compte que ce n’était pas si facile de ne pas se rencontrer de la journée lorsqu’on partage la même chambre d’hôtel, mais bon... J’ai donc passé la plus grande partie de ma journée à tenter de rassembler mes souvenirs de Londres (le sujet de mon article) tandis qu’Emmanuel partait se perdre à Ruwi. Après plusieurs heures de terrain vague et de marche le long de la voie rapide, mon homme est tout de même venu me rejoindre au cybercafé... Fin de journée comme une journée à Paris, un petit verre, un petit dîner à la maison (room-service) et un petit film avant d’aller se coucher !

-  Dimanche 12 novembre 2006

Où : Nizwa
Quoi : Levés avant le soleil, nous nous précipitons à Ruwi (le 3ème pôle de Mascate) afin de sauter dans le premier car de la journée pour Nizwa. Ancienne capitale d’Oman, cette ville en plein désert est séparée de Mascate par 200 km et une chaîne de petites montagnes. Arrivés à Nizwa, nous commençons par décider de suivre le guide... déception : le souk soi-disant incroyable est en fait un complexe moderne et fonctionnel de halles carrelées dans lesquelles se battent en duel quelques marchands désabusés. Nous achetons tout de même quelques denrées pour notre déjeuner à un marchand aveugle (dur dur de se comprendre :) et décidons de nous rendre au Fort. Mais, après être passé dans le souk aux poissons séchés et aux milles guêpes, une ruelle nous fait de l’oeil et nous nous enfonçons dans un quartier bien dissimulé. Il s’agit du vieux Nizwa que les Omanais ont presque abandonné. Les maisons de terre, comme au Yémen, dont la moitié en ruine, après que des pluies annuelles successives se soient déversées sur les murs sans qu’on vienne les réparer. Nous hésitons puis nous nous laissons tenter par l’exploration. Les pièces sont comme abandonnées d’hier : il reste de grandes jarres de terre (comme celles vues au musée !) et des tissus recouverts de poussière pendent en lambeaux. Nous passons sous des portes basses, gravissons des escaliers de terre de 40 cm de large où manquent des marches, traversons des terrasses trouées en faisant attention de marcher sur les poutres... Nous passons ainsi d’une maison à l’autre, excités comme des puces, avant de ressortir dans la rue, couverts de poussière (manque de pot, je suis toute en noire aujourd’hui et la poussière blanche me trahit vraiment...) En continuant dans ce quartier mi-abandonné, mi-habité, nous tombons sur des jardins de dattiers qui me font penser aux jardins de mosquée de Sanaa. Nous mangeons nos premières dattes séchées au soleil naturellement au pied de l’arbre... Bref. Après un déjeuner plus conséquent en face à face avec un chat et une colonne de fourmis, nous décidons de retourner sur des pistes plus balisées. Le fort est impressionnant et témoigne des intenses efforts de restauration faits par le sultanat ces dernières années. C’est beau, propre, on se sent invité partout. Aucune barrière, on peut presque se sentir chez soi dans cette immense forteresse : Manu décide de la racheter pour en faire sa maison secondaire. Hum... Pourquoi pas rêver effectivement. Enfin, pour profiter du coucher de soleil, nous nous échappons vers la « banlieue » ouest, toute de grandes résidences et de palmeraies tissées. Notre retour en taxi collectif se fait de manière impromptue et frigorifique... Ah, ces Omanais qui ne supportent plus leur climat et vivent sous air conditionné en permanence !!

-  samedi 11 novembre 2006

Où : Mascate
Quoi : Alors que le 11 novembre est un jour gris et pluvieux dans ma mémoire, ce matin-là c’est encore sous un soleil de plomb que nous sommes partis explorer les environs de Mascate. C’est la Grande Mosquée du Sultan Qaboos qui aura notre préférence aujourd’hui. Construit en 2001, cet immense ensemble architectural (40.000 mètres carrés) en bordure de l’autoroute urbaine qui dessert le grand Mascate est impressionnant. La rigueur du plan d’ensemble combiné avec la magnificence de travaux de sculpture, peinture et mosaïque semble prouver qu’on peut encore construire des cathédrales aujourd’hui et les réussir. Presque toute la visite se fait pied nu sur le marbre blanc et lisse réchauffé par le soleil par endroits ou frais de l’ombre des galeries à d’autres... Les jardins à l’arrière semblent s’étendre à l’infini et les cours d’eau bien dessinés qui les irriguent resplendissent au soleil. L’ensemble nous laisse un peu éblouis. Un peu curieux, nous demandons le prix de l’ouvrage : personne ne sait, nous répond-on, c’est le sultan qui a utilisé son argent personnel ! Ce sultan d’ailleurs m’impressionne : il a beaucoup d’argent sûrement, mais semble le dépenser avec soin. Oman, un pays habité par 3 millions d’habitants à peine, est pourtant urbanisé avec soin. Un mélange de Suisse, pour les détails d’urban design, et d’Amérique pour le dimensionnement des avenues. De retour à Mascate, après la pause sieste de l’après-midi, c’est vers le vieux Mascate que nous nous dirigeons. À deux baies plus loin que Muttrah, le vieux Mascate se résume en fait au Palais du Sultan que deux forts enserrent. La magnificence encore une fois de l’œuvre architecturale nous impressionne, même si le goût est un peu douteux (voir photo des colonnes en couleurs évasées). Derrière le palais du Sultan, quelques quartiers résidentiels et ultras calmes de diplomates ou de notables peut-être, s’adossent blanc contre montagne au soleil couchant. Une demeure plus grande que les autres abrite un musée. Oman, et Mascate, vie et traditions locales : c’est marrant, on a l’impression de voir le Yémen au musée !! Nous décidons ensuite de rentrer à pied à Muttrah. Le chemin est long, mais plaisant : de crique en crique, nous nous arrêtons successivement dans deux parcs. Ouverts la nuit, ces parcs attirent une vraie foule de couple et de familles qui apprécie la fraîcheur des soirées à la chaleur quotidienne. Un encensoir géant en haut d’une collinette de pierre sert de symbole à l’un de ses parcs. On le voit de plusieurs baies à la fois, surtout le soir. C’est marrant comme les Omanais aiment ce genre de symbole kitch dont ils truffent tous leurs nouveaux aménagements : ça me fait penser à nos ronds-points... Nous finissons pas une balade au souk section « tailleurs » (il n’y a que ça ici...). Manu a besoin d’une djellaba blanche pour homme : il est le seul en pantalon ici !!



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