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Henné au Djabal Bura - 3/3
Le 13/10/06

Magali se déguise

J’admire le costume des filles du coin depuis quelques jours... et, Moutya, le guide l’a dit à la mère de famille hier soir, qui s’est empressée de sortir de son coffre, une robe noire brodée à ma taille. Ceinte d’un foulard brodé or sur vert et d’une ceinture de 10 mètres de long en drap fin blanc enroulé autour de la taille, je suis allée me montrer aux yeux de l’appareil photo-miroir (dommage, pour vous il faudra attendre Oman pour les clichés...) Quelques transactions plus tard, la robe et le foulard étaient dans mon sac... La ceinture attendra l’Inde : c’est trop lourd déjà cette première semaine de voyage dans nos sacs, entre les amandes offertes et les dattes de survies :) !

Premier contact

Apparemment enchantées de ce premier contact plus intime (je me suis changée dans l’unique pièce de famille, qui fait aussi cuisine, et dortoir) devant les femmes de la maison alors que les hommes restaient dans le « salon » de réception où nous allions dormir ce soir.

Mon arabe débutant - Alice, tu serais étonnée de mes progrès fulgurants, on me demande même où j’ai pris des cours ! - a permis un début de conversation et je suis restée avec elles dans la cuisine. Une conversation de femmes, avec maquillage, rouge à lèvres et sourcils redessinés pour entrer en matière, avant que ne soit déroulée la longue série de photo réalisée en studio lors des mariages de la famille. Le maquillage y était outrancier et les tenues légères : j’étais presque choquée de voir ces femmes ainsi dévêtues et transfigurées, moi qui le trouve si belles au naturel !

En remarquant une mariée photographiée avec des tatouages sur les deux bras, des ongles jusqu’aux épaules - elle avait l’air gothique à mon goût -, la mère et la fille aînée m’ont proposé de concert d’y passer aussi... « Chouialla chouailla », couinais-je désespérément, en me maudissant intérieurement d’avoir bloqué sur cette photo-là...

Henna, et d’une !

Seuls la main et le poignet gauche y sont passés... cette fois ! Ce henné n’est pas le même qu’au Maroc ; il est noir et ressemble à un morceau de graphite dur qu’on met à dissoudre dans un fond d’eau. Puis avec le chat d’une aiguille, on effectue des dessins sur le dos et la paume de la main. Les dessins restent donc noirs et épais... Il nécessite aussi tout un savoir-faire pour celui qui se fait tatouer, savoir-faire que je suis loin de maîtriser, puisque ce matin au réveil, je me suis rendu compte que je m’étais auto-tatouée sur le coup le bras opposé ainsi que la jambe (comment ?) les motifs longuement dessinés de la main gauche... C’est décidé, à partir de maintenant, je ne me départis plus de mon foulard et de ma djellaba, et je n’offre plus aucune partie de mon corps au regard des femmes tatoueuses !

Henna et de deux, de trois, et de quatre !

Le lendemain pourtant, à peine le dîner expédié, je me suis fait renvoyer dans le sérail féminin afin que les hommes puissent khater en paix. Entourée d’une cohorte de femmes cette fois, et assise sous leurs yeux scrutateurs dans un coin de la cuisine d’une maison-tour cette fois au 5e étage, j’ai pourtant été pour la seconde fois l’objet de leurs mains expertes. Critiquant vivement le travail accompli par les femmes de la veille, elles se sont fait fort de métamorphoser ma main droite - dessus dessous - ainsi que mes deux pieds. Une heure de pause et deux heures d’attente, immobile, m’ont paru interminables alors que je ne pouvais plus m’aider ni de mes mains ni de mes pieds maintenus en l’air pour soutenir une conversation plus que cahotante.

Mais cette attente en valait la chandelle cette fois-ci, puisque les tatouages sont magnifiques et ne déteignent pas... Par contre, l’odeur de henné sur la peau est forte et soulève un peu le coeur. Ce qui ne sera pas pour m’aider lors de la « La descente aux enfers » de demain...



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