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Zabib - Taez
Le 17/10/06

Départ pour Taez

Omar (Omar pour les touristes, Ambre pour les Yéménites), le guide qui s’est imposé à nous le jour précédant pour la visite de Zabid, vient nous chercher à l’hôtel à 10 h. Notre but est d’atteindre Taez ce soir...

C’est parti pour le taxi collectif d’un ami collectif d’Omar. Finalement, erreur, celui-ci ne va pas jusqu’à Taez, il s’arrête bien avant. De ce village perdu au beau milieu de la plaine désertique, on s’aperçoit qu’aucun taxi ne va directement à Taez. En tout cas, pas à cette heure-là pendant le ramadan.

On saute alors dans la benne d’un pick-up qui conduit quelques banquiers au boulot. Après une pause et un verre d’eau dans ladite banque, où Omar a l’air fier de nous conduire... Yallah, faut repartir !

En fait, Omar, dans son français balbutiant, nous explique qu’il espère trouver, à Al Khawkha, un groupe de touristes à guider dans sa ville Zabid. Il nous propose de venir avec lui. Mmm... Réflexion... Al Khawkha à la réputation d’être l’un des seuls sites balnéaires sur la Mer Rouge au Yémen. Ok, Yallah !

Direction Al Khawkha

Nouveau taxi collectif. Les prix annoncés sont finalement plus élevés que prévu par Omar. De plus, on paye - naturellement - pour lui : aujourd’hui, il nous aide bien sur le transport.

Omar monte avec nos sacs dans la benne avec moutons, pêcheurs et paysans. Nous prenons les sièges passagers.

On file droit vers cette nouvelle destination improvisée. La route droite trace à travers une étendue infiniment plate et sableuse.

Bang !! Une explosion... Le pneu arrière a explosé !! Plus de pneus que de mal. Il est vite remplacé par un autre pneu qui n’a pas l’air plus en bon état. (Après vérification, tous les pneus sont lisses...) Au bout d’un quart d’heure, on est reparti.

Arrivés à 2 km de la plage, dans le village, le chauffeur nous demande un gros surplus pour nous emmener jusqu’à la mer... Arnaque... On râle... On paye un peu moins.

La mer voit rouge

Enfin arrivés à la mer ! Quelques hôtels sommaires sont là au bord de mer (huttes et nattes surélevées). On prend l’option : on laisse nos affaires dans une hutte et on prend une douche après baignade. Malheur, l’hôtel donne sur un bras de mer sur lequel on nous déconseille de nous baigner, car, en maillot de bain, on risque de choquer la population... Par contre, pour une somme vraiment élevée pour le pays, l’hôtelier insiste pour nous faire prendre une barque pour aller sur un îlot isolé. On refuse de payer une fois de plus.

Ce sera donc l’option à pied. Un type nous guide vers un îlot. Nous le suivons.

Le décor est digne d’une émission de Thalassa : palmiers au bord de l’eau, beaux coquillages sur le sable, des ouvriers fabriquant des dizaines de bateaux multicolores... Mais aussi, le sol jonché de boîte, de bouteilles en plastique, beaucoup de vent, la mer est gris-vert trouble, et peut-être hantée de requins !...

Pour arriver à l’îlot de sable, nous devons traverser à gué un morceau de mer. Petits sacs à dos sur la tête, on s’y lance. L’eau nous arrive à la ceinture, au torse, au cou... Oups ! On a plus pieds !

Dans la mini-panique, Magali perd ses nouvelles lunettes de soleil au fond de l’eau... Impossible de les retrouver. Ça a plombé un peu la baignade...

Une heure plus tard, on revient à l’hôtel. Une douche qui commence bien puis plus du tout d’eau... Durant ces aléas avec la douche, Omar nous dégote deux motos pour retourner à Hays. Euh... Pourquoi pas... L’idée n’était pas la meilleure. Première moto : le chauffeur, Omar, mon gros sac, un petit sac. Deuxième moto : le chauffeur, Magali, moi, un gros sac à dos et un petit. Inquiétant, quand il souffle un vent à décorner les boeufs, que la piste est de sable et que personne ne porte de casque...

Erreur de compréhension, les motards nous laissent au bout de 2 km (ouf !), mais par contre nous font payer cher pour le trajet effectué (bouh...)

Allez, un autre taxi collectif pour Hays. De là, un autre dernier taxi collectif pour Taez. À chaque fois, faut marchander les prix, râler, discuter, partir, revenir... sur ce dernier taxi, par dépit et fatigue, je dis « OK » au prix de 1000 rials proposé par le chauffeur avec un air consterné et abattu. Je fais alors deux pas vers le coffre pour mettre mon sac. Et là, le chauffeur fait : « 800 rials ! ». Il a dû croire qu’on le laissait tomber... L’incompréhension culturelle a parfois du bon !

Dernière ligne presque droite

Tiens, il pleut ! « Dis donc c’est notre première pluie ! », « Oh, le bel arc-en-ciel ! », « Oh, ces torrents de boue qui traversent la route ! On se croirait au Camel Trophy »...

Au troisième torrent, le chauffeur se lance dans la traversée, malheureusement il y avait un camion arrêté au milieu, pourtant bien visible !... Notre chauffeur, un vieux monsieur, décide de le doubler sur la droite...

Une roue sort de la route asphaltée, le reste suit, le chauffeur ne parvient pas à redresser la voiture dans le courant... Voilà, la voiture dérape puis cale au milieu de ce torrent en crue... La voiture est immobilisée.

Rapidement, la voiture s’emplit d’eau. Sauf le coffre heureusement, là où sont nos sacs.

Bon... On descend. Il y a 20-30 cm d’eau, un peu de courant qui emporte des petits cailloux. L’eau couvre bien la route sur 30 m de large, on est pile au milieu.

Notre but est de sauver nos cargaisons précieuses. J’amène les petits sacs en terrain sec. Puis plus tard, le gros sac de Magali.

Les badauds s’amassent, d’autres véhicules sont là, les gens s’entraident. Un camion tente de nous sortir du pétrin.

Après 3/4 d’heure de tentatives, ça marche ! La voiture est tractée en arrière. Heureusement, pendant ce temps-là, le débit de l’eau n’a pas augmenté.

À ces 504 Peugeot ! Elle redémarre sans problème. On écope un peu et c’est reparti !

Les sept autres passagers de la voiture sont fébriles. Ils ne seront pas à l’heure dans leur famille pour la rupture du jeûne... Le vieux chauffeur appuie sur le champignon pour rattraper son retard. Peine perdue, nous sommes rattrapés par la nuit.

Trois arrêts successifs de notre taxi bus : arrêt achat de biscuits, arrêt restaurant, arrêt achat de khat.

Toutes ces aventures nous permettent de mieux faire connaissance avec notre voisin de taxi. Arrivés à Taez, il nous conduira à plusieurs hôtels pour en trouver un de libre, puis nous fera une visite nocturne du souk de Taez.

Maintenant, dodo...



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