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Le vent dans les collines - Mémo Californie 1/3
Le 16/05/07

Le vent dans les collines de San Francisco

Samedi 12 mai 2007
où : San Francisco
quoi :
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San Francisco, premier jour

L’arrivée a été dure dans cet aéroport glacé de San Francisco. Nous n’avons presque pas dormi de la « nuit », nuit amputée de 4 h de décalage horaire.
Comme à chaque fois dans un cas pareil de stress et de manque de sommeil, nous nous sommes accrochés violemment...
En vérité, je vous le dis, ce n’est pas facile de voyager 24 h sur 24 h avec la même personne et de ne pas dormir en même temps !

Mais les collines de San Francisco au soleil levant, ont eu tôt fait de nous calmer. C’est qu’en sortant du métro, comme souvent, nous nous sommes perdus... Nous nous sommes donc offert le luxe d’arpenter avec nos énormes sacs à dos et pendant près de deux heures les pires accidents topographiques de la ville.

À peine arrivés à la guesthouse, nous nous sommes effondrés pour la première sieste de la journée. Comme à Hawaï, il va en effet nous falloir plusieurs jours avant d’arriver à adopter un rythme normal...

Notre première sortie nous a emmenés du côté de la mer au hasard. Nous sommes arrivés sur le port, sur un des nombreux pontons de la ville. Là où un vent à décorner les bœufs nous a décoiffés en un tour de main. Mais ça nous a réveillés au moins ! Plus tard, après avoir visité des marchés de bobos et assisté à des manifestations spontanées de danse rap sur une place publique, Emmanuel m’a sauvée d’un enrôlement certain par des scientologistes. Dieu ce que je peux être crédule quand je suis exténuée (pour ne pas dire tout le temps !)
Mais nous avons déjà atteint nos limites et une seconde sieste s’impose !

Quelques heures avant que le soleil ne se couche nous trouvons le courage de nous extraire de notre lit double superposé (si si, ça existe) afin de nous diriger vers Telegraph Hill, où nous jetons un coup d’œil intéressé à la Coit Tower, qui contient des fresques originales de Diego Riviera.
Nous grimpons et descendons à bonne allure les fameuses collines qui nous entourent jusqu’à la tombée de la nuit, profitant au passage des vues incroyables que les rues qui les gravissent nous offrent.

Une petite visite par le quartier italien, trop cher vraiment pour ce qu’il offre, et nous sommes déjà en route pour le port où Emmanuel a entendu dire qu’il allait se donner un feu d’artifice... et pas n’importe lequel je peux vous assurer. Apparemment lié à un concert auquel nous n’avons pas assisté, il a duré plus d’une demi-heure, et sans mentir c’est le plus impressionnant de tous les feux d’artifice que j’ai vus de toute ma vie !!! Il me semble d’ailleurs que la foule amassée sur les quais et bloquant toutes les rues alentour était du même avis que moi !

Lorsque nous rentrons à l’hôtel pour notre dernière sieste - la définitive, l’animation bat son plein dans notre quartier « chaud », où les néons roses clignotent de partout pour signaler autant de clubs privés et de délices interdits qu’il est possible d’en imaginer...

Dimanche 13 mai 2007
où : San Francisco
quoi :
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San Francisco : ville et Jazz

Nous sommes en Californie et il va falloir s’y habituer, ici il n’est pas possible de connecter un appareil photo à internet...
Emmanuel apprend donc avec plaisir qu’il est en « vacances de photos pour deux semaines »... quel veinard !

Aujourd’hui, nous avons décidé de nous laisser conduire par le tramway jusque dans le quartier de Castro street, un quartier ultra animé, traditionnellement « homo », et aussi « san franciscoien » que je me l’imaginais.
De là, il nous est possible de rejoindre les « Twin Peaks », deux collines jumelles plus hautes et moins construites que les autres, où le vent nous re-décoiffe consciencieusement, tandis qu’on s’absorbe dans la belle vision de maquette de la ville en contrebas. Le vent est tellement fort que nous peinons à avancer et même parfois à tenir debout ! Mais c’est le moindre mal, le pire étant qu’il brasse des centaines de milliers de pollens de graminées dans les airs et je n’arrête pas d’en pleurer !

De l’autre côté de ces monts pelés, le quartier hippy de Haight-Ashbury finit d’attirer hippy et touristes dans ces boutiques toutes plus colorées et anticonformistes les unes que les autres. Nous nous joignons à eux avec la même curiosité.
Non loin de là, dans un quartier résidentiel plus huppé, transis de froid par ce vent inattendu, nous nous réfugions dans un petit resto qui ce soir fait club de jazz. Nous nous posons pour un café puis nous laissons tenter par le dîner, tellement l’ambiance est chouette.

Lundi 14 mai 2007
où : San Francisco
quoi :
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San Francisco : son centre, son Golden Bridge et ses phoques

Ce matin, il fait beau, mais Dieu sait pourquoi les mots dépassent une fois de plus notre pensée et c’est sur un malentendu tendu que nous nous séparons. Je reste seule dans le quartier du centre pour visiter le musée MOMA, construit par Mario Botta, tandis qu’Emmanuel se dirige vers un musée « scientifique » au nord-ouest de la ville...
La visite du MOMA vaut le coup. Nous ne sommes pas à San Francisco pour rien : ici, la culture est vraiment célébrée et le nombre d’œuvres célèbres qui habitent les murs de ce musée est phénoménal.

Manu n’a pas eu autant de chance... son musée est fermé le lundi...
Heureusement, le Golden Bridge (qui est rouge quoique laisse entendre son nom) n’était qu’à un mile de là, et il a pu aller lui rendre une petite visite dans le brouillard.

On finit par se retrouver, un peu par hasard dans ce coin de la ville où je suis allée flâner, dans l’espoir de le retrouver quand même.
Le quartier, comme celui d’hier est très « bobo », mais contrairement à Castro Street, l’ambiance y est résolument hétérosexuelle : Mamans avec poussettes, jeunes papas, et quelques célibataires semblent passer leur temps à jogger sur les rives de San Francisco Bay dans une ambiance qu’on imagine très « macrobiotique ».

Plus tard, lorsque nous arrivons du coté de Fisherman’s Wharf et du Pier 39, une armée de Sea Lions (des lions de mer qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à des éléphants de mer) nous accueille de leurs barrissements - et leur odeur - retentissants.
Leur concentration est impressionnante, et ce qui l’est peut-être plus c’est qu’ils sont ici de leur plein gré. Personne ne contrôle leur flux migrant et la structure d’accueil faite de pontons flottants n’est apparemment là que pour répondre à une colonisation préexistante.

Mardi 15 mai 2007
où : San Francisco
quoi :
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San Francisco et son fameux « Cable Car »

Comme tous les jours depuis que nous sommes à San Francisco, nous nous levons tard. Il est loin le temps des réveils à 6 h du matin !
Nous n’arrivons décidément pas à nous mettre au rythme de la côte pacifique !

Aujourd’hui, nous nous décidons à rendre, enfin, une petite visite au musée des « cable-cars ». C’est là que d’énormes roues tournent en continu pour tirer les câbles qui eux-mêmes tirent les tramways sur de nombreuses collines de la ville.
Malheureusement et contrairement à ce qu’on imaginait, il ne reste que peu de lignes en service - 4 seulement il me semble - et elles sont bien plus visitées par les touristes que par les habitants de San Francisco...
Qu’importe, il n’est pas possible de quitter cette ville sans en avoir essayé au moins un !
Nous faisons le choix de monter à bord de la ligne qui traverse la ville du nord au sud. Et en nous rendant au terminus, nous passons par la fameuse Lombard Street « la rue la plus tortueuse du monde »...
Sur notre chemin également, la plus ancienne école de beaux-arts de San Francisco, qui a, elle aussi, l’honneur d’être ornée de fresques de Diego Rivera.

Accrochés aux tubes de métal, debout sur le marchepied extérieur nous dévalons donc les collines de la ville, comme dans les films, le soleil en moins et le vent en plus. Nous avons les mains congelées à l’arrivée, mais c’est une expérience unique qu’il est impossible de regretter. (C’est seulement un peu dommage que ça n’aille pas plus vite...)

Un petit sauna à la guesthouse avant de s’endormir nous rappelle le bon vieux temps des onsens du Japon...

Mercredi 16 mai 2007
où : San Francisco/Santa Cruz
quoi :
Pendant que je me mets au pensum, face à un ordinateur récalcitrant afin de vous raconter un petit bout de notre Hawaï, Emmanuel en profite pour enfin aller visiter son musée scientifique. C’est le genre d’endroit où il y a plein d’expériences physiques marrantes, qui ne manque pas de transformer Manu en un petit enfant qui en oublie tout, jusqu’à l’heure...
Il loupe donc consciencieusement notre rendez-vous, et je pars donc seule pour Tenderloin, LE quartier de San Francisco dont la réputation n’est plus à faire sur le plan de la criminalité.
Heureusement, il fait grand jour et je ne risque à priori pas grand-chose.

La chose peut paraître étrange, mais pour la première fois cette après-midi-là je me suis sentie en Amérique. Dans ce pays que je n’ai pu imaginer qu’à partir des films de Woody Allen et des grosses productions d’Hollywood, je me retrouve enfin dans un univers qui me semble familier. Des images, tout droit tirées du Bronx, défilent dans cette cour des miracles.
Contrairement aux quartiers bobo et riches que nous avons parcourus ces derniers jours, ici la peinture des bâtiments s’est écaillée depuis longtemps, et la brique est à nue. Les hommes et les femmes qui traînent le long de ces rues un peu plus sales qu’ailleurs semblent plus petits, plus voûtés peut-être. Leurs cheveux sont souvent longs et leurs chaussures trouées. Et je suis loin de la caricature. Les visages des femmes blanches d’un certain âge semblent tous abîmés par l’alcool et ici les ventres plats de publicité ne courent pas les rues.
Et bien sûr, les visages sont aussi plus sombres qu’à Castro Street ou près du port...
Je presse le pas comme si je connaissais parfaitement mon chemin, et bien sûr, je n’ose prendre aucune photo de ces rues à l’atmosphère pourtant si puissante.

Cette petite escapade reste sans aucun doute le souvenir le plus fort que je garderais de San Francisco.

Mais il est temps de partir : nous sommes ici pour voir l’Amérique, et nous avons soif de grands espaces et de folie urbaine...

La suite : The road movie part of the trip - Mémo Californie 2/3



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