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Premiers pas au Pérou
Le 18/06/07

Le 17/06/07 : dans le bus, entre Guayaquil et Tumbes...

Second rappel contre la rage pour Emmanuel. Plus rien ne nous retient en Équateur. Il est temps de lever les voiles.
Les heures de bus s’étirent longues et chaudes. On se plaindrait presque... On ne sait pas encore ce qui nous attend au Pérou !

Arnaque à la frontière. Décidément, on n’est pas réveillés pour des voyageurs soi-disant au long cours. Peut-être que l’indolence de l’Équateur, après la sûreté du Japon et des États-Unis, a besoin d’être secouée...

La petite ville charmante de Tumbes vaut le détour. Certaines maisons en bambou font plusieurs étages et sont matinées d’un style colonial tout à fait surprenant.

Mais surtout, nous sommes définitivement dans un autre pays. Ici, les gens ne sont plus pauvres, c’est certain déjà. Pour un sol (1/3 de dollar), on obtient souvent ce qu’il nous fallait marchander à 1 dollar en Équateur. Du coup (est-ce une conséquence directe ?), les magasins sont ouverts ici aussi tard qu’en Asie, les commerçants et les autres travaillant de bien longues heures. À 11 h, lorsque nous rentrons enfin dans notre petite chambrette, les rues sont encore très animées. Ouf, ça fait du bien de ne plus se sentir extraterrestres dès 7 h du soir !

Le 19/06/07 : encore en bus, entre Tumbes et Chiclayo...

Mais nous ne désirons pas nous attarder à Tumbes. Le Pérou, contrairement à son tout petit voisin Équateur, est très très grand, et il nous faudra désormais nous habituer à faire de très grands trajets en bus pour aller d’un endroit à un autre. Un peu comme les États-Unis en fait, sauf qu’ici on prendra le bus, et que la moyenne horaire diminuera drastiquement.
On est dans le bus à 9 h 30 du matin, après une petite arnaque maîtrisée cette fois-ci sur le coût du billet.
Il y a tout un tas de logos alléchants sur la carrosserie du bus : 5 étoiles, un téléviseur, un service « café », des casques personnels, etc., etc. Mais un rapide coup d’œil à l’intérieur nous rassure bien vite. Rien n’a changé, c’est même pire. Les fauteuils sont tout déglingués. Le toit est soutenu par deux séries de poteaux supplémentaires qui entravent le passage dans l’allée centrale, les fenêtres ne s’ouvrent qu’avec peine, etc.

Et nous sommes coincés dans cette boite de métal roulante pour les 9 prochaines heures.

Par chance, le paysage est captivant.
À vrai dire, il n’est pas complètement nouveau. Il nous rappelle nombre d’endroits que nous avons déjà traversés : les côtes d’Oman, le désert de l’Hadramaout, celui de Jaisalmer, les côtes du Vietnam.
La lumière très particulière me fait penser à celle que nous avions en Inde certains jours.
Mais il y a malgré tout un feeling unique, et nouveau.
Le fond de brume toujours persistant en cette saison hivernale sur la côte péruvienne, diffuse les rayons du soleil de manière presque surnaturelle.
Et puis surtout sur la bande de plage qui longe l’océan, immense et bleu gris, des cabanes, comme celles qui faisaient la banlieue de Zabid au Yémen, peuplent de manière un peu libérée cette frontière du désert.
On retrouve l’usage du bambou comme en Asie du Sud-Est ou sur les côtes de l’Équateur. Mais ici, les murs tressés sont le plus souvent recouverts de boue séchée et peinte.
Ce qui fait que, parfois, des édifices qui paraissent prestigieux au premier abord, telle une église de campagne, peuvent lorsqu’on se rapproche, révéler une structure de « cabane » abîmée par les vents, aux angles.

Le soleil tape, et il est difficile de trouver une position confortable. Les heures passent lentement. Je n’ai plus de livre en ce moment. Ils sont tous passés dans le sac de Manu en attendant qu’il les épuise à son tour.
Lors de la pause déjeuner du chauffeur, nous sympathisons avec un homme du coin. J’ai l’impression d’être au Yémen dans le sens ou j’adopte la même attitude ici que là-bas. Je ne comprends qu’un quart des mots, mais, pour continuer la conversation malgré tout, sans trop de malaise pour lui, je n’arrête pas de hocher la tête et de dire « si, si » comme si tout ce qu’il me disait était parfaitement clair... et en espérant que les explications se recouperont plus tard.
Parfois, ça mène à des malentendus grotesques...

Il fait nuit quand nous arrivons à Chiclayo. Nous nous posons dans l’hôtel le plus central et le plus historique, peut-être, de la ville. Mais comme souvent ce n’est pas le plus luxueux au vu des standards internationaux. Les installations datent de Mathusalem et un courant d’air frisquet passe sous la double porte d’entrée. Mais la chambre toute en parquet craquant fait bien 30 à 40 m carrés. La hauteur sous plafond est de 4 m, nous disposons d’un balcon donnant sur la place principale de la ville...
Bref, je me sens au paradis !

Le 20/06/07 : Escale à Chiclayo

Une très chouette journée ! Vraiment. Pourtant, nous n’avons rien fait d’extraordinaire. Pas de baleine ou de tyrolienne. Rien qu’un musée et un site archéologique. La plupart du temps, je ne le mentionne même pas, car il est trop difficile de « raconter un musée ». Mais aujourd’hui, c’était différent. Le musée détaillait avec pédagogie et une muséographie impeccable, les trouvailles archéologiques faites sur le site de Sipan. Et j’ai été éblouie.
Dans chacune des tombes qui ont été découvertes au cœur des deux pyramides de briques, des centaines de bijoux énormes et étranges en or ont été découverts. Ils datent d’il y a près de 2000 ans, mais leur style est ultra contemporain. Les pyramides qui abritaient ces tombes, elles aussi présentaient des formes vraiment modernes. Plus, presque que les pyramides d’Égypte. Alliant... au style des paliers d’Angkor Wat (ça n’a rien à voir, je sais bien), avec des rampes qui me semblaient plus égyptiennes, ces pyramides m’ont frappée par leur élégance. Cela dit, c’est surtout leur reconstitution qui m’a fait fantasmer, étant donné qu’elles sont construites en briques crues.

Sur le site archéologique, qui a été découvert il y a près de 20 ans, les pyramides ressemblent aujourd’hui à d’immenses terrils... C’est fantastiquement étrange.
Plus excitant encore, le site est à nouveau en fouille. Et lorsque nous nous y sommes rendus après une heure de « collectivo » au milieu des champs très verts de canne à sucre, nous sommes tombés sur des dizaines de fouilles en cours. Des trous bien carrés au fond desquels des hommes du coin embauchés par des archéologues du coin aussi je crois, découvraient sous nos yeux, des dizaines de poteries et de crânes humains. Je ne crois pas avoir jamais assisté à des fouilles en direct, et vraiment, avec toute la connaissance théorique dont nous bénéficiions grâce à la visite du matin même, je me suis sentie exaltée par leurs découvertes.

Je crois que, si je trouve une place de volontaire sur un chantier d’archéologie au Pérou, je vais laisser Manu continuer tout seul un petit peu !

Le 24/06/07 : Toujours en bus, de Trujillo à Caraz

Après un chouette séjour à Trujillo (voir article : Trujillo, coloniale, vivante et schizophrène et Un trek à couper le souffle), nous avons repris la route.
Levés à 5 h, nous entamons une petite course à travers la ville pour trouver le terminal de bus qui n’est pas sur notre carte. Heureusement, un petit groupe de jeunes gens revenant de soirée, bien alcoolisés, mais fort sympathiques, nous aide à trouver notre chemin.
À 6 h nous sommes dans le bus.
À 8 h nous sommes arrivés dans la brume de Chimbote.

Mais nous n’avons pas le temps de nous y arrêter.
L’unique bus de jour qui va à Caraz part à 8 h 30.
La distance à parcourir en kilomètres est presque ridicule, mais nous n’arriverons à bon port qu’en milieu d’après-midi. Et pour cause, nous allons emprunter des routes qui nous rappellent comme jamais celles de l’Himachal Pradesh.
Les pires, celles qui n’étaient pas encore bétonnées (nous allons faire plus de 5 h de piste à 20 km/h en moyenne), et qui donnaient sur un précipice. Je croyais être vaccinée après notre expérience indienne, mais je me trompais.
Nous avions pris soin avec anticipation de choisir deux sièges « fenêtre », mais cette fois-ci je l’avoue, je l’ai presque regretté !

M’enfin, le Cañon del Pato dont nous longeons un flanc à pic est vraiment grandiose, et si les 40 tunnels qui ont été percés à même la roche sont évidemment impressionnants, je crois que ce sont surtout les allures de Grand Canyon rouge qui marquent le plus mon homme...



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